Six personnes ont été tuées jeudi dans les violences en Syrie, dont un adolescent à Houla (centre), cible de nouveaux bombardements de l'armée, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Pour la deuxième journée consécutive, l'armée a bombardé jeudi matin la région de Houla (centre), théâtre la semaine dernière d'un massacre dénoncé par la communauté internationale.

Les forces régulières ont tiré des obus sur l'une des localités de Houla, Taldo, où la plupart des 108 victimes du carnage du 25 mai ont été tuées. Un garçon a été tué par un tireur embusqué dans cette localité, selon l'OSDH.

Dans la même zone, des tirs nourris dans la localité d'El-Tibé ont provoqué la terreur des habitants dont une partie s'est enfuie vers d'autres localités.

Toujours dans la province de Homs, à Qousseir, deux civils ont été tués par des tirs de mitrailleuses lourdes des troupes gouvernementales qui essaient de reprendre la ville.

Pendant ce temps, les forces de sécurité ont été victimes d'attaques à la bombe à Alep (nord) et dans la province de Damas, qui ont fait au moins un mort selon un premier bilan de l'OSDH.

Un membre des services de sécurité a été tué et cinq autres blessés lors de l'explosion d'une bombe dans le jardin de la Faculté d'ingénierie électrique à l'Université d'Alep.

À Daraya, dans la province de Damas, une bombe a explosé au passage d'une voiture à bord de laquelle se trouvaient quatre membres des services de sécurité. Le nombre de morts n'était pas connu dans l'immédiat.

Toujours à Daraya, une femme a été tuée par balle, a ajouté l'ONG.

Les troupes ont mené une campagne d'arrestations et se sont déployées dans plusieurs localités de la province de Damas pour tenter de mettre fin à une grève.

À Alep, le frère d'un député représentant la ville a été tué et des membres de sa famille blessés par balle à l'aube. Cette famille est connue pour ses positions pro-régime et sa participation à la répression des manifestations, selon des militants cités par l'OSDH.

À Idlib (nord-ouest), les forces régulières ont tenté de prendre d'assaut des bastions rebelles dans la zone de Salkine. De violents combats ont éclaté, mais selon l'OSDH, il n'y a pas de victime pour le moment. L'armée a fait usage d'artillerie lourde et les rebelles ont mis la main sur des véhicules militaires.

Mercredi déjà, l'armée avait bombardé à l'artillerie lourde Houla, où 108 personnes ont été massacrées dont une cinquantaine d'enfants, selon le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

Le CNS avait appelé les observateurs de l'ONU déployés dans le pays à se rendre à Houla, située dans la province de Homs (centre) et à protéger les civils qui s'y trouvent encore».

L'OSDH avait indiqué de son côté que «les habitants fuient vers d'autres villages de la région de Houla, par peur de nouveaux massacres».

Au moins 73 personnes, en majorité des civils ont été tués mercredi dans la répression et les combats à travers le pays.

Les quelque 300 observateurs de l'ONU déployés en Syrie n'arrivent pas à faire respecter un cessez-le-feu préconisé par le plan Annan, entré théoriquement en vigueur le 12 avril, mais systématiquement violé.

À Deir Ezzor (est), trois nouveaux corps de civils ont été retrouvés dans la localité de Tibet el-Fal. Ils avaient les mains liés et une balle dans la tête, comme les 13 victimes découvertes par les observateurs de l'ONU mardi à Assukar, dans la même province.