L'ONU a une nouvelle fois appelé mercredi Damas à laisser ses experts enquêter en Syrie sur les armes chimiques, faisant état d'«informations de plus en plus nombreuses» sur l'utilisation de ces armes dans le conflit.

«Face à des informations de plus en plus nombreuses sur l'utilisation d'armes chimiques, nous demandons instamment une nouvelle fois au gouvernement syrien d'autoriser l'enquête sans délai supplémentaire», a déclaré le coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient Robert Serry devant le Conseil de sécurité.

M. Serry n'a pas donné de précisions sur ces informations ni sur leur fiabilité.

Selon des diplomates, les Occidentaux ont fourni à l'ONU des détails sur de nouveaux cas présumés d'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

En attendant un feu vert de Damas, a rappelé M. Serry, les enquêteurs  de l'ONU «font ce qu'ils peuvent pour recueillir et analyser les informations disponibles» en dehors de la Syrie, notamment en contactant des médecins et des réfugiés dans les pays voisins.

L'ONU demande en vain depuis plusieurs semaines à Damas de laisser ses experts enquêter sur les accusations réciproques lancées par le pouvoir et l'opposition concernant le recours à des armes chimiques.

Le gouvernement syrien insiste pour restreindre cette enquête à un incident survenu près d'Alep (nord) le 23 mars et impliquant selon lui l'opposition armée. La France et le Royaume uni ont demandé une enquête sur plusieurs incidents qu'ils attribuent à l'armée syrienne, notamment à Homs (centre) en décembre 2012.

«C'est toujours l'impasse (..) et il ne semble pas que le régime ait la moindre intention d'autoriser» cette enquête de l'ONU, a expliqué un diplomate occidental. «Nous continuons d'avoir des informations sur de nouveaux incidents et nous continuerons de les transmettre au secrétaire général» de l'ONU Ban Ki-moon.

Il s'est refusé à toute précision sur ces incidents, se contentant d'indiquer qu'ils étaient survenus «depuis le début avril».

Mercredi dernier, un haut responsable américain avait assuré que des armes chimiques auraient été utilisées «en faibles quantités» à deux reprises dans le conflit syrien. Le gouvernement turc a confirmé avoir fait procéder à des tests sanguins sur des réfugiés syriens pour déterminer s'ils avaient été victimes d'armes chimiques.