Les rebelles libyens ont placé en détention arbitraire des dizaines de personnes soupçonnées de loyauté envers le régime Kadhafi et au moins un des détenus aurait été torturé à mort, a déclaré lundi l'organisme newyorkais de défense des droits de la personne Human Rights Watch.

Depuis le début du soulèvement en février, les rebelles se sont emparés de la plupart de la partie orientale du pays et ont mis sur pied un gouvernement temporaire à Benghazi. Ils contrôlent aussi la ville de Misrata, dans l'ouest de la Libye, en plus de petites villes dans les montagnes.

Les deux camps ont fait des prisonniers lors des combats.

Lundi, HRW a demandé aux rebelles d'offrir aux détenus la protection de la loi et de faire enquête sur les sévices dont ils auraient été victimes, prévenant qu'on doit s'attaquer au problème dès le début pour empêcher de «mauvaises habitudes» de prendre racine.

En date du 28 mai, dit HRW, les rebelles libyens détenaient quelque 330 personnes. On ne sait pas combien sont des civils et combien des combattants, puisque tous sont présentés comme des ennemis de la «révolution».

Le rapport de Human Rights Watch affirme qu'au moins le tiers des 118 personnes détenues à Benghazi sont des civils. Aucun des 20 civils rencontrés par l'organisme n'a dit avoir été maltraité, mais aucun n'avait eu accès à un avocat ou obtenu la possibilité de contester leur détention.

Le document ajoute que des «volontaires» arrêtent tous ceux soupçonnés d'appuyer le régime du colonel Kadhafi.

«Ils procèdent à des arrestations sans autorité juridique, et cela ouvre la porte à une justice sommaire», a prévenu Sidney Kwiram, de HRW.

Human Rights Watch affirme que le Jordanien Muhammad el-Dabr semble avoir été torturé à mort par de tels volontaires, après avoir été soupçonné de propager de la propagande pour Kadhafi. Dix responsables kadhafistes de la sécurité auraient également perdu la vie entre les mains des rebelles au cours des trois derniers mois.

Par ailleurs, l'OTAN a mené une nouvelle série de frappes dans la nuit de dimanche à lundi sur la capitale libyenne Tripoli et ses environs.

Les opérations de l'Alliance atlantique se sont intensifiées sur Tripoli, notamment dimanche avec au moins dix frappes dans la journée, notamment des casernes à Tripoli et d'autres cibles militaires à Tajoura, à l'est de la capitale.

Dans son communiqué, l'OTAN précise que ces frappes visaient des zones de stockage de missiles et de lanceurs, des structures de commande et de contrôle, ainsi que des systèmes de radar.