L'ex-ministre égyptien des Finances, Youssef Boutros Ghali, a été condamné samedi par contumace à 30 ans de prison pour corruption.

M. Boutros Ghali, recherché par Interpol, a également écopé d'une amende de 70 millions de livres (environ 112,5 millions de dollars canadiens).

Il a été reconnu coupable d'avoir utilisé des voitures retenues par la douane et d'avoir utilisé les ressources de son ministère dans le cadre de sa campagne pour les dernières législatives, à l'automne 2010.

Le tribunal pénal du Caire l'a condamné à 15 ans de prison pour avoir utilisé une centaine de voitures --dont six de luxe pour son usage personnel-- qui attendaient d'être dédouanées, «ce qui a grandement nui aux droits et aux intérêts financiers» de leurs propriétaires.

Il a écopé de 15 années supplémentaires pour avoir utilisé les ressources du ministère des Finances dans le cadre de sa campagne électorale, en imprimant notamment des tracts aux frais du ministère.

La lutte contre la corruption était et reste l'une des principales exigences des militants qui ont poussé M. Moubarak au départ.

Plusieurs anciens responsables du régime de Hosni Moubarak, renversé le 11 février, et des hommes d'affaires font l'objet d'enquêtes pour enrichissement illégal et corruption et sont en attente de jugement.

L'ex-président lui-même ainsi que ses deux fils vont être jugés à partir du 3 août pour enrichissement illégal et pour leur responsabilité présumée dans le meurtre de manifestants durant le soulèvement populaire de janvier-février.

L'ancien ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, pilier du système répressif sous le président Moubarak, a été condamné début mai à 12 ans de prison pour blanchiment d'argent et enrichissement illicite.

L'ex-Premier ministre Ahmad Nazif, démis durant la révolte, est également en détention préventive pour des accusations de fraude.