Le frère cadet du président syrien Bachar al-Assad, Maher, chef de la Garde républicaine, figure en tête de liste des 13 responsables syriens sanctionnés par l'Union européenne pour leur rôle dans la répression des opposants, selon le Journal officiel de l'UE publié mardi.

Maher al-Assad, 43 ans, présenté comme «le principal maître d'oeuvre de la répression contre les manifestants», précède sur la liste le chef des renseignements généraux Ali Mamlouk, 65 ans, et le nouveau ministre de l'Intérieur, Mohammad Ibrahim al-Chaar (âge non précisé), nommé le 28 avril, également sanctionnés pour leur «implication».

Les plus hauts responsables de l'appareil répressif syrien sont également en bonne place comme les chefs respectifs de la sécurité politique, du renseignement militaire et du renseignement militaire de l'armée de l'air, Mohammed Dib Zeitoun, Abd al-Fatah Qudsiyah et Jamil Hassan.

Les sanctions contre les treize responsables syriens, identifiés comme étant particulièrement impliqués dans la répression violente des manifestations, prévoient un gel de leurs avoirs et l'interdiction d'accès aux pays de l'UE.

Bruxelles a également décidé un embargo sur les armes, les deux mesures entrant en vigueur dès mardi.

Une personnalité qualifiée de «proche de Maher al-Assad», le colonel Hafez Makhlouf, 40 ans, qui dirige une unité des Renseignements généraux figure sur cette liste. De même Rami Makhlouf, 41 ans, «homme d'affaires syrien associé à Maher al-Assad», qui «finance le régime permettant la répression contre les manifestants».

Les autres responsables visés sont: Atef Najib, un cousin du président, «ancien responsable de la sécurité politique à Deraa» (sud) localité où a éclaté le mouvement de contestation du régime, Amjad al-Abbas, «chef de la sécurité politique à Banias (côte méditerranéenne) et «impliqué dans la répression des manifestants à Baida» (centre), Rustum Ghazali, chef du service de renseignement militaire pour le gouvernorat de Damas (ex-homme fort au Liban du temps de la présence militaire syrienne dans ce pays, NDLR), et enfin deux membres de la milice Shabiha, et du clan du président, Fawwaz al-Assad et Mundir al-Assad.

Le président Bachar al-Assad a échappé dans l'immédiat aux sanctions, en raison de divergences au sein de l'UE sur l'opportunité de viser le chef de l'État syrien, selon des sources diplomatiques.

La France et le Royaume-Uni notamment étaient favorables à des sanctions contre le président syrien. L'Allemagne n'a pas exclu un second train de sanctions renforcées.

«Les sanctions décidées (par l'UE) sont un premier pas. Si Damas poursuit la répression, nous ferons davantage pression et renforcerons les sanctions», a estimé mardi le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, cité dans un communiqué.

Selon des organisations de défense des droits de l'homme, depuis le début du mouvement de contestation, entre 600 et 700 personnes ont été tuées et au moins 8.000 personnes ont été interpellées en Syrie.