Le prince héritier de Bahreïn, Salman ben Hamad Al-Khalifa, a accepté dimanche soir de discuter de certaines revendications de l'opposition dans le cadre d'un dialogue national, en particulier celles portant sur un nouveau gouvernement et sur les pouvoirs du Parlement.

Le prince héritier a été chargé par le roi, Hamad ben Issa Al-Khalifa, d'entamer le dialogue avec les opposants mais le puissant mouvement chiite Wefaq y a posé des conditions, dont la démission du gouvernement.

Dans un communiqué, le prince Salman a annoncé avoir accepté que le dialogue national porte «sur un Parlement aux pleins pouvoirs» et sur «un gouvernement qui représente la volonté du peuple».

Le prince héritier a ajouté que le dialogue national pourrait également porter sur des questions comme «le problème des naturalisations» et la «lutte contre la corruption».

L'opposition chiite accuse la monarchie sunnite des Al-Khalifa de procéder à des naturalisations de sunnites pour modifier la démographie du royaume, où les chiites sont majoritaires.

Le prince Salman a souligné «l'importance d'accepter immédiatement le dialogue national de la part de tous ceux qui aspirent à la paix, à la sécurité et aux réformes».

Il a également confirmé qu'il n'y avait «pas d'objection à soumettre ce qui serait convenu lors du dialogue à un référendum populaire».

L'annonce du prince héritier est intervenue alors que les incidents entre manifestants chiites et forces de l'ordre se multiplient à Bahreïn, générant un climat de vive tension dans le petit royaume du Golfe secoué par la contestation depuis le 14 février.

Des dizaines de personnes ont été hospitalisées dimanche à Manama après des tirs de gaz lacrymogènes de la police sur des manifestants, dont certains tentaient de bloquer l'accès au district financier. Ces violences ont été condamnées par les Etats-Unis, pourtant grand allié de Bahreïn.