Barack Obama a invoqué l'union des Américains dimanche entouré d'une brochette de stars, venues fêter son investiture devant des centaines de milliers de personnes dans un lieu symbolique de Washington: le Lincoln Memorial.

Récession, fermeture de Guantanamo, retrait des troupes d'Irak, renforts en Afghanistan et bien sûr crise au Proche-Orient. Celui qui sera investi mardi 44e président américain, a savouré le début des festivités menant à son investiture, avant d'entamer son mandat au coeur de l'une des pires crises économiques de l'histoire des Etats-Unis.

Vêtu d'un manteau noir, Barack Obama est apparu souriant en haut des marches du Lincoln Memorial, transformé en scène de concert rock, accompagné de son épouse Michelle, habillée d'un élégant manteau crème. Face à eux, une foule immense et compacte occupait le Mall, la vaste pelouse qui s'étend jusqu'au pied du Capitole, le siège du parlement où Barack Obama prêtera serment mardi.

«Ce qui me donne espoir par dessus tout, ce ne sont pas les pierres et le marbre qui nous entourent, mais ce qui remplit les interstices. C'est vous, Américains de toutes les races, venus de partout, de toutes conditions, vous qui êtes venus ici parce que vous croyez en ce que ce pays peut être», a souligné le futur président en prenant la parole à la fin du concert gratuit.

«Historique!» revenait dans toutes les bouches. «Je pourrai dire à mes enfants que j'étais là», s'enthousiasme George Reinalds, un jeune pompier noir venu de Detroit.

La voix de Bruce Springsteen s'est d'abord élevée sur les marches du Memorial, à l'endroit même où Martin Luther King, le leader noir assassiné, a prononcé en 1963 son fameux discours «I have a dream» («Je fais un rêve») sur l'union des races.

Le «show» s'est poursuivi, alternant chansons et lectures de textes historiques, avec une pléiade de stars: U2, Jon Bon Jovi, Mary J. Blige, Beyoncé, Shakira...

En concluant sa chanson «In the name of love», le chanteur de U2, Bono, a évoqué «le rêve irlandais, le rêve européen, le rêve africain, le rêve israélien et aussi le rêve palestinien».

L'acteur Tom Hanks a repris l'un des aphorismes célèbres d'Abraham Lincoln, le fossoyeur de l'esclavage dont la statue immense dominait la scène: «De même que je refuse d'être un esclave, je refuse d'être un maître. Telle est mon idée de la démocratie».

Dès que les lumières des derniers bals s'éteindront mardi soir, la capitale américaine redeviendra plus studieuse avec une nouvelle administration qui a promis de se mettre immédiatement au travail.

«En premier lieu, il (Barack Obama) va rencontrer son équipe de conseillers économiques pour voir où nous en sommes pour le plan de relance et de réinvestissement», a indiqué le futur porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs sur la chaîne de télévision Fox. Il faut agir «le plus vite possible», a-t-il dit.

M. Gibbs a confirmé que le futur président allait faire une annonce sur la fermeture du camp de Guantanamo, où des centaines d'hommes arrêtés dans le cadre de la guerre contre le terrorisme ont été détenus depuis 2002.

Dès mercredi, M. Obama traitera une autre urgence en réunissant ses conseillers militaires: les deux guerres en Irak et en Afghanistan. M. Gibbs a souligné que le but était de respecter la promesse de «retirer les troupes (d'Irak...), de façon responsable et sûre, sur les 16 prochains mois».

Le nouveau président devrait aussi se prononcer rapidement sur l'interminable conflit du Moyen-Orient.

«Les événements mondiaux exigent qu'il agisse rapidement et je pense que vous allez le voir agir rapidement», a déclaré sur la chaîne ABC le principal conseiller du futur président, David Axelrod.

Selon un sondage du Washington Post, 61% des Américains se disaient confiants à la veille de l'entrée en fonctions de M. Obama.