La justice espagnole a ouvert une enquête préliminaire pour «collaboration avec une organisation terroriste» afin d'en savoir plus sur un possible séjour passé en Espagne par Amedy Coulibaly, l'un des trois auteurs des attaques de Paris, selon une source judiciaire.

Le juge Eloy Velasco de l'Audience nationale, juridiction espagnole supervisant les affaires complexes, enquêtera sur l'éventuelle présence en Espagne d'Amedy Coulibaly, de sa compagne Hayat Boumeddiene et d'une «troisième personne qui pourrait avoir aidé cette dernière à se rendre en Syrie», a expliqué cette source jeudi.

Amedy Coulibaly, soupçonné d'avoir tué une policière le 8 janvier, puis d'une sanglante prise d'otages dans un supermarché cacher de Paris, se trouvait à Madrid du 30 décembre au 2 janvier et il était accompagné d'un individu encore non identifié, affirme le quotidien catalan La Vanguardia.

Le passage par Madrid de sa compagne Hayat Boumeddine était connu. En revanche, son éventuel séjour de presque trois jours avec elle dans la capitale serait une nouveauté.

Selon les autorités turques, la jeune femme a rejoint Istamboul depuis Madrid et serait entrée en Syrie le 8 janvier, souligne La Vanguardia.

Les services antiterroristes espagnols enquêtent avec leurs homologues français sur les activités de Coulibaly en Espagne afin de déterminer s'il existe dans ce pays une cellule de soutien.

Selon les autorités espagnoles, environ 70 combattants islamistes partis sur des zones de conflit à partir de l'Espagne sont rentrés en 2014. Le ministre de l'Intérieur Jorge Fernandez Diaz a déclaré récemment lors d'un entretien qu'une douzaine seraient encore revenus en Espagne depuis le début de l'année 2015.

Amedy Coulibaly, 32 ans, un délinquant multirécidiviste, a été tué vendredi 9 janvier dans l'assaut d'une unité d'élite de la police française contre le supermarché casher à l'est de Paris où il retenait des otages. Il agissait en coordination, a-t-il dit, avec Saïd et Chérif Kouachi, qui ont tué mercredi douze personnes dans l'attentat contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris.