Le polémiste français Dieudonné, arrêté mercredi, devra comparaître en justice pour apologie du terrorisme en relation avec les attentats djihadistes et antisémites qui ont fait 17 morts la semaine dernière à Paris, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire.

Le parquet de Paris a décidé de convoquer Dieudonné «à une audience ultérieure» à l'issue de sa garde à vue, en cours d'achèvement mercredi en début de soirée, a précisé cette source.

La justice française avait ouvert lundi une enquête après que Dieudonné avait déclaré: «Je me sens Charlie Coulibaly», dans une formule associant le nom d'un djihadiste ayant tué quatre juifs lors de ces attentats au slogan «Je suis Charlie» repris par des millions de manifestants mobilisés en France et dans le monde contre le terrorisme depuis une semaine.

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Dans une déclaration sur Facebook, qui a ensuite été supprimée, Dieudonné avait assuré avoir participé à la manifestation historique dimanche en hommage aux victimes du terrorisme, tout en la tournant en dérision, la qualifiant d'«instant magique comparable au big-bang».

«Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly», avait-il ajouté.

Adepte des provocations, Dieudonné a déjà été condamné par la justice pour des propos antisémites. Le parquet de Paris avait ouvert une enquête pour le même délit d'apologie du terrorisme début septembre après la diffusion d'une vidéo où Dieudonné ironisait sur la décapitation du journaliste américain James Foley par l'organisation État islamique (EI).

Dans une autre vidéo en 2010, l'humoriste controversé avait aussi appelé à la libération de Youssouf Fofana, condamné pour le meurtre en France d'Ilan Halimi, jeune juif séquestré, torturé et tué en 2006. Poursuivi pour cette vidéo, il a été relaxé début février, mais doit comparaître en appel jeudi sur le volet civil de ce dossier.

Dans le viseur du gouvernement fin 2013, Dieudonné M'Bala M'Bala, de son nom complet, avait vu plusieurs de ses spectacles interdits par la justice. Parmi d'autres déboires judiciaires, il a été mis en examen en juillet fraude fiscale, blanchiment de fraude fiscale et abus de biens sociaux.