À l'approche des commémorations entourant les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la tension est palpable à la frontière canado-américaine.

C'est du moins l'avis du chercheur à la Chaire en études stratégiques et diplomatiques à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), Donald Cuccioletta, qui a effectué un voyage cette semaine chez nos voisins du Sud.

Selon lui, les douaniers sont plus nombreux et posent davantage de questions. M. Cuccioletta explique qu'il semble y avoir une volonté de sécuriser davantage les frontières, surtout les postes où l'achalandage est plus important.

Le conseiller du président Barack Obama pour la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, John Brennan, avait par ailleurs déclaré mercredi qu'il n'y avait pas de menace spécifique aux États-Unis, mais que cela ne signifiait pas qu'il fallait relâcher la vigilance.

Selon Donald Cuccioletta, en prenant des mesures préventives, les Américains tentent de «sécuriser leur insécurité».

Guillaume Lavoie, membre de l'Observatoire sur les États-Unis à la Chaire Raoul Dandurand, estime de son côté que le 11 septembre représente un rappel important de «l'extraordinaire responsabilité» qui pèse sur les épaules du président américain, soit celle d'assurer et de garantir la sécurité du peuple américain.

M. Lavoie croit que pour le président Barack Obama et tous ses successeurs, la barre est haute à ce sujet puisque sous le règne de George W. Bush, il n'y a pas eu d'attaques terroristes aux États-Unis après les événements de 2001.

D'autant plus, dit l'expert, qu'il y a un préjugé politique dans la psyché américaine qui donne l'avantage aux républicains lorsqu'il est question de sécurité. Conséquemment, les démocrates sont très préoccupés de leur perception à ce sujet puisque leur compétence est toujours «à démontrer». M. Obama doit donc prouver qu'il est à la hauteur de sa tâche.