Greg Kelly n'a pas seulement la distinction d'être le fils du chef de police de New York, Raymond Kelly, à qui plusieurs prêtent l'ambition de vouloir succéder au maire Michael Bloomberg.

Il est également coanimateur de l'émission matinale de la chaîne locale de Fox.

Or le journaliste de 43 ans n'occupait pas son siège habituel hier matin sur le plateau de Good Day New York, ayant choisi de se déguiser en courant d'air au lendemain d'une accusation de viol portée à son encontre par une femme d'environ 30 ans.

Bonne journée New York? Pas pour lui.

L'accusation de viol, dont les tabloïds de New York ont fait état en première page hier, est tombée au milieu d'une semaine difficile pour le chef du NYPD. Celui-ci a dû s'excuser mercredi d'avoir participé à un film antimusulman présenté à des policiers new-yorkais. Greg Kelly a nié les accusations de la jeune femme, qui a affirmé avoir fait sa connaissance dans la rue le 8 octobre. Les deux auraient ensuite bu de l'alcool dans un bar du South Street Seaport, avant de se rendre dans les bureaux du cabinet d'avocats où la jeune femme travaille. C'est là qu'elle dit avoir été violée.

Le père interpellé en public

La jeune femme a porté plainte mercredi dans un poste de police de Manhattan. L'on ne sait pas encore pourquoi elle a attendu trois mois pour le faire. Mais l'on sait que son ami de coeur a abordé récemment le chef du NYPD lors d'un événement public pour lui dire que son fils avait «ruiné la vie» de sa petite amie.

Selon un porte-parole du NYPD, Raymond Kelly a demandé au jeune homme en colère de lui adresser une lettre expliquant ce qui s'était passé. La jeune femme prétend en outre être tombée enceinte lors du viol. Elle aurait subi depuis un avortement.

En raison des liens entre l'accusé et son père, le bureau du procureur de New York, Cyrus Vance, mènera l'enquête sur cette affaire qui en rappelle une autre. Le même Vance est celui qui avait accusé Dominique Strauss-Kahn d'avoir agressé sexuellement une femme de chambre en mai dernier.

Raymond Kelly a présenté mercredi de rares excuses au public pour son rôle dans The Third Jihad, brûlot antimusulman qui a été présenté «en boucle» à environ 1500 policiers dans le cadre d'un programme de formation. Le chef du NYPD est interviewé dans le film sur des questions reliées à la menace terroriste.

Interrogé hier sur les controverses entourant le chef du NYPD, le maire Bloomberg a déclaré que celui-ci n'avait pas à démissionner.