La France a été frappée de plein fouet hier par une puissante tempête - baptisée Xynthia par les météorologues - qui a laissé deuil et destruction dans son sillage.

Lundi matin, la Sécurité civile a avancé un bilan temporaire de 50 morts, de neuf disparus et de plusieurs dizaines de blessés, concentrés surtout sur la côte ouest du pays. Plusieurs départements ont été exceptionnellement placés en «alerte rouge» par Météo France pour sensibiliser la population aux risques à venir. 

Des vents pouvant atteindre 150 km/h, conjugués à une forte marée, ont occasionné d'importantes inondations en Vendée, où une trentaine de morts et plusieurs disparitions ont été recensées.

En Loire-Atlantique, un couple de retraités qui s'était installé au bord de la mer dans une roulotte de camping est mort noyé. En Charentes-Maritime, les autorités ont signalé quatre morts, y compris celle d'un garçon de 10 ans victime d'un arrêt cardio-respiratoire.

Un homme de 78 ans est mort dans l'Yonne après avoir été frappé par une poutrelle qui s'était détachée d'un hangar. Samedi déjà, un jeune homme avait été tué par une branche brisée alors que la tempête remontait vers la France après avoir frappé, à un moindre degré, une partie de l'Espagne et du Portugal. Hier, la tempête a atteint la Belgique et l'Allemagne, qui ont respectivement enregistré un et trois morts.

«Catastrophe nationale»

Le président français Nicolas Sarkozy, dans un communiqué diffusé par l'Élysée, a présenté hier ses condoléances aux familles touchées par ces «intempéries exceptionnelles» et promis la mise en place rapide de mesures de «solidarité nationale». Il doit se rendre ce matin dans certaines des zones les plus touchées.

Le premier ministre François Fillon a tenu une réunion d'urgence en fin de journée pour discuter des suites à donner à cette «catastrophe nationale», qui a privé d'électricité plus d'un million de foyers.

Alors que la tempête poursuivait son chemin vers le nord, un porte-parole d'Électricité de France a précisé hier que le rétablissement du service serait achevé «dans les prochains jours».

Xynthia a aussi fortement perturbé les transports, en particulier dans le secteur aérien. Hier matin, des milliers de passagers faisaient le pied de grue à l'aéroport Charles-de-Gaulle, où plusieurs dizaines de vols ont dû être annulés. Les pilotes devaient alors composer avec des vents au sol de 100 km/h qui rendaient périlleux atterrissage et décollage.

«Les imbéciles, ils m'ont dit que je dois me débrouiller en attendant de savoir quand je pourrai partir», a pesté un voyageur croisé par La Presse qui n'était pas du tout content des contretemps et des explications avancées par sa compagnie aérienne.

Le transport ferroviaire a aussi été perturbé par les chutes d'arbres et de branches, la Société nationale des chemins de fer annonçant des ralentissements importants sur les principaux axes vers la côte Ouest. Selon Météo France, Xynthia est la plus violente tempête à frapper le pays depuis celle de 1999, qui avait causé d'importants dommages.