Aéroports fermés, l'armée appelée en renfort, transport routier paralysé: Londres et le reste de la Grande-Bretagne avaient des airs de zone interdite hier.

Menace terroriste? Détrompez-vous. Le pays était assiégé par 40 cm de neige, sa deuxième tempête en trois semaines. La vague de froid, la pire en près de 30 ans, doit se poursuivre pendant encore deux semaines.

 

Liverpool, Manchester et Londres, où peu d'automobilistes s'aventuraient dans les rues, étaient devenues des villes fantômes. Seuls les parcs fourmillaient de randonneurs, petits et grands, venus s'émerveiller devant ce paysage tapissé de blanc.

Plusieurs aéroports, dont ceux de Luton et de Gatwick, à Londres, ont dû fermer hier, et plus de 500 vols ont été annulés. Le service ferroviaire a aussi été durement touché, laissant en plan des milliers de passagers alors que la température oscillait entre -3 et -10°C, selon les régions. Environ 5% des trains ont été annulés et un tiers ont été retardés.

Militaires en renfort

L'armée a été appelée en renfort pour secourir 1000 automobilistes pris au piège sur une autoroute enneigée dans le sud de l'Angleterre, dans la nuit de mardi à hier.

Même les amateurs de soccer ont été pénalisés à la suite du report d'un match entre Arsenal et Bolton.

Le temps glacial n'a pas fait que des malheureux: 9000 écoles ont interrompu les classes.

Près de la moitié des Britanniques ne se sont pas présentés au bureau, selon un sondage éclair réalisé auprès de 250 grandes entreprises. Un absentéisme qui coûte l'équivalent de 1,1 milliard de dollars par jour à l'économie britannique, selon la Confederation of British Industry.

Frankie, spécialiste en informatique de 42 ans qui préfère taire son nom de famille, fait partie des travailleurs qui sont restés à la maison: «Londres n'est pas fait pour ce climat, dit-elle. À la dernière tempête de neige, ça m'avait pris deux heures pour faire un trajet de 5 km en transports en commun. Aujourd'hui, j'ai menti à mon employeur pour demeurer au chaud et au sec.»

Jusqu'à dimanche

Les internautes, de leur côté, partageaient leurs histoires sur ce temps exceptionnel, qui devrait être suivi d'autres chutes de neige jusqu'à dimanche.

Une femme enceinte au pseudonyme de Stellamel a lancé un cri d'alarme sur le populaire site parental Mumsnet mardi matin. «À l'aide! Je crois que mes contractions ont commencé et notre maison est sous la neige!» Hier après-midi, le site annonçait que la nouvelle maman et son bébé se portaient bien, au grand soulagement des millions d'usagers.

Fait rare, il s'agit de la deuxième tempête importante depuis le début de l'hiver. Le 19 décembre dernier, cinq trains Eurostar étaient tombés en panne à cause des intempéries.

Adrien Bélanger, avocat québécois qui devait quitter Londres pour Paris à bord de l'Eurostar ce matin, croisait les doigts pour que tout se passe bien: «Un problème technique peut se produire encore une fois. Heureusement, mon nouveau travail à Paris commence seulement lundi.»