Bernard Petit a vu défiler en 30 ans plusieurs présidents américains à l'occasion des cérémonies de commémoration du Débarquement tenues dans sa petite commune.

L'ex-maire de Colleville-sur-Mer, tout près du cimetière où sont inhumés des milliers de soldats américains tombés au combat, n'a pas toujours aimé ce qu'il a entendu. En particulier lors de la venue de George W. Bush, qui, dit-il, l'a «profondément choqué» en tenant un discours de «va-t'en-guerre».

 

Le nouveau chef d'État américain, Barack Obama, saura certainement faire mieux, souligne l'homme de 71 ans, qui compte parmi les nombreux admirateurs français du charismatique dirigeant.

«Je pense qu'il est populaire parce qu'il parle de paix, qu'il est porteur d'espoir», indique M. Petit.

L'enthousiasme manifesté par l'ex-maire envers Barack Obama reflète, avec 65 ans de recul, celui qu'il réserva aux soldats américains débarqués en force dans sa Normandie natale.

«La vie sous l'Occupation était caractérisée par un sentiment: la peur. Le débarquement nous a permis de renouer avec la liberté», relate M. Petit, qui avait 6 ans à l'époque.

«Je suis allé voir les soldats alliés le soir du débarquement... J'ai appris 40 ans plus tard que la plupart des hommes que j'avais rencontrés à cette occasion avaient été tués le lendemain lors d'une opération qui a mal tourné», relate l'ex-maire.

«J'ai sans doute été l'un des derniers civils à les voir vivants», souligne M. Petit, qui aura une pensée toute particulière pour ces disparus aujourd'hui.