(Nations unies) Tirs, pillages, kidnappings… En Haïti, les écoles, qui étaient jusqu’alors un « refuge respecté », sont désormais prises pour cibles et les violences armées les visant ont même été multipliées par 9 en un an, a déploré l’UNICEF jeudi.

« En Haïti, les écoles ont toujours été considérées et respectées en tant que refuges, mais ces derniers mois elles sont devenues les cibles de violences », a dénoncé dans un communiqué Bruno Maes, le représentant de l’UNICEF dans ce pays des Caraïbes gangrené par la violence des gangs.

Soixante-douze écoles (jusqu’au lycée) auraient été visées par des violences depuis le début de l’année scolaire en octobre, selon l’organisation onusienne pour l’enfance, contre huit pendant la même période il y a un an.

« Cela inclut au moins 13 écoles visées par des groupes armés, une école incendiée, un élève tué et au moins deux membres du personnel kidnappés, selon les informations des partenaires de l’UNICEF », précise le communiqué.

Lors des pillages, une variété très large d’équipements sont volés, des bureaux aux ordinateurs en passant par les batteries et les panneaux solaires. Sans oublier les sacs de riz ou de maïs de la cantine, cruciale dans un pays où la moitié de la population souffre d’insécurité alimentaire.

« Dans certaines zones urbaines du pays, les groupes armés considèrent le pillage des écoles comme une alternative lucrative à d’autres formes d’extorsion et de crimes », a fustigé Bruno Maes. « Cela doit s’arrêter. L’attaque des écoles a un impact énorme sur la sécurité des enfants, leur bien-être et leur capacité à apprendre. »

Une école sur quatre est d’ailleurs restée porte close depuis octobre, selon le communiqué. Et ces dernières semaines, de nombreux chefs d’établissement ont décidé de fermer.

« Les écoles ne sont plus épargnées », a regretté Bruno Maes. Et « un enfant qui a peur d’aller à l’école est d’autant plus à risque d’être recruté par des groupes armés ».

L’ONU s’est récemment alarmée de la violence record des gangs, qui a atteint des niveaux « jamais vus depuis des décennies » en Haïti.