(Caracas) Le pouvoir vénézuélien a annoncé jeudi qu’il allait signer un accord avec l’opposition qui permettra de libérer les ressources vénézuéliennes bloquées à l’étranger afin de financer des projets sociaux, après avoir confirmé la reprise des négociations au Mexique.

« Nous avons convenu de signer au Mexique » un accord qui établit « un mécanisme pratique, visant à répondre aux besoins sociaux vitaux et aux problèmes des services publics » […] avec « la récupération des ressources légitimes, propriété de l’État vénézuélien, qui sont aujourd’hui bloquées dans le système financier international », peut-on lire dans un communiqué diffusé par Jorge Rodriguez, le président du parlement et chef de la délégation du pouvoir pour les négociations avec l’opposition.

Une source de l’opposition avait déclaré mercredi à l’AFP qu’un « accord » à caractère « social » serait signé samedi.  

Ces fonds serviront notamment à renforcer le système de santé publique, les infrastructures scolaires, le réseau électrique ainsi qu’à « répondre » aux besoins créés par les inondations et les glissements de terrain provoqués par les pluies, selon le texte.  

Le communiqué ne précise pas quelle part des fonds gelés à la suite des sanctions financières contre le Venezuela serait débloquée.

L’ambassade de Norvège au Mexique a de son côté confirmé que les représentants des deux parties reprendraient officiellement leurs pourparlers samedi.  

Des réunions informelles auront lieu la veille.  

Le gouvernement avait claqué la porte des négociations en octobre 2021, après l’extradition du Cap-Vert vers les États-Unis de l’homme d’affaires Alex Saab, proche du gouvernement et accusé de blanchiment d’argent.

La délégation du pouvoir espère que l’accord « ouvrira les portes pour faire avancer le vaste programme du dialogue national », selon le communiqué.

La principale alliance de partis d’opposition, Plataforma Unitaria, a appelé dans un communiqué à la conclusion d’accords « une fois pour toutes », en vue de régler une crise qui a poussé plus de sept millions de Vénézuéliens à émigrer, d’après l’ONU, et à la mise en place des conditions pour des « élections libres ».

« Cette délégation vient au processus de dialogue et de négociation avec l’urgence et la volonté de trouver des accords tangibles et réels une fois pour toutes », souligne le texte. Il s’agit de « bâtir les conditions et les institutions qui garantissent — entre autres — des élections libres et observables », ajoute l’alliance.

« Il n’y aura pas de véritable sortie de crise sans un accord politique global », prévient-elle.

Le communiqué de la délégation de l’opposition ne donne pas plus de détails sur l’accord annoncé jeudi.