(Santiago du Chili) Le Chili a convoqué lundi l’ambassadeur du Brésil à Santiago après les « fake news » de Jair Bolsonaro contre son homologue Gabriel Boric, insinuant qu’il avait « mis le feu au métro », a annoncé lundi le ministère des Affaires étrangères.

Gabriel Boric, ancien leader étudiant élu en novembre président du Chili à 35 ans, a participé aux manifestations antigouvernementales qui ont secoué Chili en 2019 pour réclamer plus de justice sociale.

La révolte, partie de la jeunesse contre l’augmentation du prix du ticket de métro, avait rapidement pris une tournure violente et plusieurs stations de métro de Santiago avaient été incendiées.

Dimanche soir lors du premier débat de la présidentielle du 2 octobre, le président brésilien d’extrême droite a insinué que Gabriel Boric était mêlé à ces incendies.

M. Bolsonaro entendait ainsi s’attaquer à son principal rival, Luis Inacio Lula da Silva, favori des sondages : il « a soutenu le président du Chili, celui qui a mis le feu au métro, et regardez où va le Chili », a-t-il dit après avoir énuméré le soutien apporté par Lula à plusieurs gouvernements de gauche récemment élus en Amérique latine, comme Gustavo Petro en août en Colombie.

« Nous considérons ces déclarations comme très sérieuses. Il est évident que c’est totalement faux et nous regrettons que les relations bilatérales soient exploitées et polarisées dans un contexte électoral par la désinformation et les fake news », a déclaré le ministre chilien des Affaires étrangères, Antonio Urrejola.

Le ministre a précisé qu’une lettre de protestation officielle serait présentée à l’ambassadeur brésilien convoqué.