(Mexico) Les travaux du train touristique Maya, mégaprojet emblématique et controversé du président du Mexique Andres Manuel Lopez, ont été provisoirement suspendus entre Playa del Carmen et Tulum sur la mer des Caraïbes, l’une des capitales du tourisme international.

La récente décision de justice a provoqué mardi la colère du président contre de « pseudodéfenseurs de l’environnement » au service d’une « campagne contre le train Maya ».

Un juge du Yucatan a déploré l’absence « d’études d’impact environnemental » en préalable aux travaux, ainsi que des risques de « destruction de la biodiversité ».

Il se prononçait sur l’un des nombreux recours de collectifs d’habitants de la péninsule du Yucatan contre le mégaprojet à quelque dix milliards de dollars.

Sur 1554 km, le train Maya doit relier les plages de Cancún, Playa del Carmen et Tulum aux sites archéologiques maya de Chichén Itza et Palenque.

Dans l’esprit du président de gauche arrivé au pouvoir fin 2018, le train doit permettre le développement de cinq États du sud-est (Chiapas, Tabasco, Campeche, Yucatan, Quintana Roo) où la moitié des quelque 13 millions d’habitants vit sous le seuil de pauvreté.

Des collectifs multiplient les recours en justice contre le tracé qui menace, selon eux, l’environnement à commencer par les « cénotes », ces gouffres remplis d’eau douce dans des puits de verdure, endroits sacrés pour les Mayas.

Le tronçon Playa del Carmen-Tulum est emblématique des controverses provoquées par ce chantier que le président a confié à l’armée.

Initialement prévu sur un passage surélevé au-dessus de la route, le tracé a été modifié pour passer au ras du sol, à travers la forêt.

Des images aériennes tournées la semaine dernière par l’AFP à la sortie de Playa del Carmen montrent un large couloir rectiligne déboisé au milieu de la canopée du massif forestier.

Le président mexicain a indiqué n’avoir reçu aucune notification officielle du juge.

« Il y a, avec des objectifs politiques et non environnementaux, une campagne contre le train Maya financée par des organismes internationaux et par des entrepreneurs mexicains » qui « utilisent de pseudodéfenseurs de l’environnement », a-t-il lancé.