(Lima) Un manifestant a été tué mercredi dans le sud du Pérou lors d’affrontements avec la police, qui ont fait aussi plusieurs blessés, lors d’une nouvelle journée de revendications contre l’augmentation du coût de la vie, a annoncé dans une vidéo le directeur de l’hôpital d’Ica.

« 15 blessés (12 policiers et 3 manifestants) ont été admis, dont un grave. Un civil était décédé à son arrivée suite aux affrontements », a déclaré Carlos Navea sur la page Facebook de l’hôpital d’Ica, à 300 km au sud de Lima, où des manifestants bloquent la circulation sur l’autoroute panaméricaine, principal axe de transit de marchandises entre l’Amérique du Nord et du sud.

Les violences ont éclaté en fin de matinée lorsque la police a tenté de déloger plusieurs dizaines de manifestants qui bloquaient l’accès à cette région fertile où opèrent de nombreuses entreprises agroalimentaires.

Le manifestant décédé était un ouvrier agricole de 25 ans, a indiqué sur une radio locale Julio Carbajal, un représentant des nombreux agriculteurs de cette région.

Lundi, des transporteurs ont lancé un appel à la grève dans tout le pays pour dénoncer la hausse des prix du carburant.

À Ica, des postes de péage ont été incendiés sur la panaméricaine, entraînant l’interruption du trafic et la formation d’une interminable file de camions.

Le président de gauche Pedro Castillo a instauré lundi soir un couvre-feu, rapidement dénoncé, sur la capitale et le port voisin de Callao où vivent 10 millions de personnes.

Il a été levé mardi en milieu d’après-midi sous la pression populaire et du Parlement où l’opposition est majoritaire.

Mais des heurts ont éclaté mardi soir dans Lima après des défilés dans plusieurs quartiers sous le slogan « Castillo dehors ! ». Des bâtiments publics ont été attaqués et des commerces vandalisés. Selon le ministère de l’Intérieur vingt-cinq policiers ont été blessés.  

Il s’agit du premier soulèvement social auquel doit faire face le président Castillo,  un ancien instituteur et syndicaliste de 52 ans, depuis son élection en juillet 2021.

Le gouvernement avait supprimé la semaine dernière un impôt sur les carburants dans un souci d’apaisement et également décrété une augmentation de 10 % du salaire minimum qui atteindra l’équivalent de 277 dollars à partir du 1er mai.

Des mesures insuffisantes pour la Confédération générale des travailleurs péruviens (CGTP), le principal syndicat du pays, qui a appelé à de nouveaux rassemblements jeudi.