(Bogota) Un enfant de 12 ans a été tué et plus de trente personnes, dont plusieurs mineurs, ont été blessées samedi soir dans un attentat à l’explosif devant un poste de police à Bogota, ont annoncé dimanche les autorités.

« L’un des sept enfants blessés, âgé d’à peine 12 ans, est décédé dimanche à l’aube », a tweeté Claudia Lopez, la maire de la capitale colombienne.

« Nous avons malheureusement une fille de cinq ans dans un état très grave », a-t-elle ajouté, en soulignant qu’elle avait été touchée à la tête.

Le général Eliecer Camacho Jimenez, chef de la police de Bogota, a communiqué à l’AFP un nouveau bilan faisant état de plus de 30 blessés.

Deux policiers blessés dans cet attentat se trouvent dans un état « stable ».

Les enfants « jouaient » à proximité du poste de police lors de l’explosion, a expliqué Mme Lopez, précisant qu’il s’agissait de la seconde attaque du même genre depuis début mars dans le quartier populaire de « Ciudad Bolivar ».

L’explosif avait été placé dans une valise déposée devant le poste de police et « déclenché à distance par téléphone », a expliqué aux médias le ministre de la Défense Diego Molano.

Un « mécanisme identique » avait été utilisé le 5 mars dans l’attaque à l’explosif d’un autre poste de police du même quartier, a-t-il précisé.

Les autorités ont offert une récompense de 80 000 dollars (72 800 euros) pour toute information permettant d’arrêter le ou les auteurs de l’attentat de samedi.

« J’ai entendu le bruit de la bombe, j’ai commencé à m’enfuir. J’ai perdu l’ouïe, mes lunettes, je suis resté abasourdi », a raconté Leonardo Bocanegra, qui se trouvait dans un commerce au moment de la détonation.

Outre la destruction partielle du poste de police, des dégâts ont été repérés sur une soixantaine de bâtiments alentours.

Le président colombien Ivan Duque, dont le mandat arrive à son terme en août sans réélection possible, a fait part sur Twitter de sa « profonde douleur ».

La Colombie connaît une recrudescence marquée des violences perpétrées par des groupes armés : dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxiste) qui rejettent l’accord de paix, Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière guérilla reconnue dans le pays, héritiers des groupes paramilitaires démobilisés en 2006, et autres groupes de narcotrafiquants comme le Clan del Golfo.