(La Havane) Cuba a appelé mercredi les États-Unis et l’OTAN à répondre aux « demandes fondées de garanties de sécurité » de son allié russe dans la crise ukrainienne, estimant que la Russie « a le droit de se défendre ».

La « détermination des États-Unis pour imposer l’expansion progressive de l’OTAN vers les frontières de la Fédération de Russie constitue une menace pour sa sécurité nationale et pour la paix régionale et internationale », a estimé le ministère cubain des Affaires étrangères dans un communiqué qui « préconise une solution diplomatique par le biais d’un dialogue constructif et respectueux ».

Dans ce texte, le ministère estime que les États-Unis « menacent depuis des semaines la Russie et manipulent la communauté internationale sur les dangers d’une “invasion massive imminente” de l’Ukraine » en fournissant des armes et en déployant des troupes dans les pays voisins.

Samedi, lors de la visite officielle à La Havane du vice-premier ministre russe Iouri Borissov, Cuba avait déjà vivement critiqué l’« hystérie propagandiste » de Washington contre la Russie et l’« expansion » de l’OTAN jusqu’à ses frontières.

Cette déclaration intervient quelques heures avant la visite sur l’île du président de la Douma, Viatcheslav Volodine, et la ratification mardi par les députés russes d’un projet de loi de restructuration de la dette cubaine d’un montant de 2,3 milliards de dollars, selon l’agence de presse cubaine Prensa Latina.

Cuba est confrontée à sa pire crise économique depuis 27 ans en raison du renforcement de l’embargo américain et de l’impact de la pandémie sur le tourisme, le principal moteur de son économie. La Havane « a cessé de payer depuis le début de 2020 […] les remboursements de quatre accords de prêts intergouvernementaux » accordés entre 2006 et 2019, a ajouté l’agence.

Les visites de ces hauts responsables russes à Cuba font suite à une conversation téléphonique en janvier entre Vladimir Poutine et son homologue cubain Miguel Diaz-Canel où ils ont abordé le renforcement du « partenariat stratégique » entre Moscou et La Havane.

Mardi, Nicolas Maduro, le président du Venezuela, autre allié de la Russie en Amérique latine, a assuré Vladimir Poutine de son soutien dans la crise en Ukraine : « Le Venezuela est avec Poutine, il est avec la Russie. Il (le Venezuela) est avec les causes courageuses et justes dans le monde ».