(Brasilia) Le nombre d’enfants brésiliens de 6 et 7 ans ne sachant ni lire ni écrire au Brésil a augmenté de 66 % durant la pandémie de COVID-19, durant laquelle les écoles sont restées fermées de longs mois, selon un rapport publié mardi par une ONG.

Selon les données officielles compilées par l’association Todos Pela Educação (tous pour l’éducation), 40,8 % des élèves de cette tranche d’âge décisive pour l’alphabétisation étaient encore illettrés en 2021.

Il s’agit du pire chiffre depuis 2012, avec au total 2,4 millions d’enfants dans cette situation l’an dernier, contre 1,4 million en 2019.

L’ONG a qualifié ces données de « préoccupantes » et alerté sur les risques de décrochage scolaire précoce massif dans le plus grand pays d’Amérique latine.  

« Nous avons besoin de toute urgence de politiques cohérentes pour permettre à ces enfants d’être alphabétisés et de poursuivre leur scolarité », a réclamé dans un communiqué Gabriel Corrêa, responsable des questions de politiques publiques pour Todos Pela Educaçao.

« Un tel retour en arrière est inadmissible », a-t-il ajouté.

La fermeture des écoles au Brésil a creusé les inégalités, un grand nombre d’élèves pauvres étant dans l’impossibilité de suivre les cours en ligne faute d’accès à une connexion internet de qualité à domicile.

Dans ce pays aux profondes inégalités liées à la couleur de peau, le rapport de l’ONG montre que près de la moitié des enfants noirs de 6 et 7 ans (47 %) ne savent ni lire ni écrire, contre 44 % pour les métis et 35 % pour les blancs.