(Bariloche) Avec des températures avoisinant 40 degrés, des pompiers étaient cette fin de semaine mobilisés sur des incendies de forêt dans neuf des 23 provinces d’Argentine, dont un actif depuis plus d’un mois a détruit près de 6000 hectares de végétation, sans blessés ni évacuations à ce jour.

Près d’une centaine de pompiers et personnel de soutien, appuyés par cinq avions et quatre hélicoptères, combattaient le plus tenace de ces feux près du Lac San Martin, dans le Parc national Nahuel Huapi, non loin de la ville touristique de Bariloche (1500 km au sud-ouest de Buenos Aires), selon le Service national de gestion du feu (SNMF)

« C’est un des feux les plus graves que nous ayons eu dans la région », a indiqué Lorena Ojeda, directrice des opérations du SNMF, sur les lieux de cet incendie en cours depuis le 6 décembre suite à des impacts de foudre.

Le vent et les températures élevées, de 35 à 40 degrés avec des pointes au-dessus, « contribuent à la propagation continue du feu », avec des prévisions météorologiques « de précipitations qui pourraient ne pas suffire », selon Mme Ojeda.

Environ 5900 hectares de « forêt andine indigène », avec un mélange de cyprès, bambou, ñire (hêtre austral), mayten (arbre de la famille des fusains), notro (arbuste des protéacées) ont été impactés par les flammes. Mais ni blessé, ni évacuation n’a été déplorée dans cette zone accidentée, à très faible densité de population.

« Le feu est à 50 km de Bariloche, mais il n’y pas de risque d’évacuation pour le moment », ont indiqué les pompiers à l’AFP.

Les incendies dans les zones forestières du sud et du centre de l’Argentine, un pays d’une superficie plus de cinq fois supérieure à la France, sont une occurrence endémique des étés austraux.  

Mais habituellement moins dans les zones littorales, où plusieurs sont pourtant signalés cet été.

Le récent panorama « climatique est très défavorable, avec deux années consécutives de sécheresse […], une vague de chaleur persistante » a expliqué le biologiste et vice-ministre de l’Environnement Sergio Federovisky à la radio publique Radio Telam.

Le bulletin de vendredi du SNMF faisait ainsi état d’une trentaine de foyers d’ampleurs diverses dans neuf provinces distinctes, dont une moitié « actifs ».

Pour autant, 2021 a été l’une des années les moins impactées en termes d’hectares de forêts détruits par le feu depuis cinq ans, selon des statistiques récentes du SNMF : 330 000 hectares recensés, contre 1,1 million d’hectares en 2020.