(Hermosillo) Le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a demandé mardi pardon pour les « crimes d’État » commis envers un peuple autochtone originaire du nord du pays, les Yaquis, qui vont bénéficier d’un vaste plan d’investissements.

« Nous désirons vous demander pardon pour les crimes d’État commis à l’encontre de vos ancêtres », a déclaré le président lors d’une cérémonie publique à Vicam dans l’État de Sonora (nord).

Le chef de l’État issu de la gauche mexicaine a rappelé que les abus ont principalement eu lieu pendant la longue présidence de Porfirio Diaz (1876-1880, puis 1884-1911), considérée comme une dictature par certains historiens.

Le gouvernement mexicain s’est engagé à mettre en œuvre un « plan de justice » en faveur des Yaquis, qui comptent quelques dizaines de milliers de membres dans un pays de près de 128 millions d’habitants.

Il s’agit de distribuer des terres, garantir le droit à l’eau et à la sécurité sociale, a rappelé le président mexicain.

Le plan prévoit un investissement de 11,6 milliards de pesos (570 millions de dollars), a avancé Adelfo Regino Montes, directeur de l’Institut national des peuples indigènes.

« Il s’agit de nous rendre ce qui nous est propre », a déclaré Jésus Patricio Varela, un représentant des peuples yaquis, en évoquant « les territoires dont nous avons été spoliés » et la « dignité que l’on a voulu nous voler ».

« L’État mexicain ne doit plus jamais permettre la marginalisation, l’abus ni les injustices envers les Yaquis ni envers n’importe quel autre groupe ethnique ou culturel de notre pays », a conclu le président mexicain.

Les peuples yaquis, regroupés dans huit communautés, se battent pour la défense de leurs territoires et leurs coutumes depuis l’arrivée des Conquistadors espagnols au début du XVIe siècle.

L’année 2021 marque un double anniversaire largement commémoré au Mexique : les 500 ans de la conquête de Mexico par Hernan Cortès et le bicentenaire de l’indépendance du pays.