(Caracas) Le président vénézuélien Nicolas Maduro a « exigé » vendredi de son homologue américain Joe Biden qu’il débloque quelque 10 millions de dollars de fonds vénézuéliens destinés au système Covax de redistribution de vaccins anti-COVID-19.

Dénonçant un « vol criminel », le chef de l’État vénézuélien a assuré que ces 10 millions de dollars, dernier paiement de son pays pour bénéficier du système Covax, avaient été bloqués en raison des sanctions américaines prises contre le Venezuela.

« Le système Covax est venu et nous a récemment annoncé dans une lettre officielle que les dix derniers millions de dollars […] avaient été bloqués par le gouvernement des États-Unis […] Comment on s’appelle ça ? Vol criminel, sanctions criminelles, actions criminelles des États-Unis d’Amérique contre le Venezuela ! », a-t-il affirmé lors d’une allocution retransmise à la télévision.

« J’exige […] que le gouvernement de Joe Biden cesse ce blocage de l’argent du Venezuela pour les vaccins Covax, que le gouvernement de Joe Biden débloque l’argent des vaccins pour le peuple du Venezuela », a-t-il ajouté.

Ces 10 millions de dollars ont été bloqués par une banque suisse dans le cadre d’une « enquête », a expliqué de son côté la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez.

Les États-Unis ont décidé un ensemble de sanctions, notamment financières, à l’encontre du Venezuela, dont, à l’instar d’une grande partie de la communauté internationale, ils ne reconnaissent pas le président actuel.

Le Venezuela affirme avoir payé 120 millions de dollars pour obtenir des vaccins via le système Covax co-dirigé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais son bureau régional, l’Organisation panaméricaine de la santé, dit n’avoir aucune confirmation de ce paiement.

Un de ses responsables, Ciro Ugarte, a toutefois fait référence au solde restant de 10 millions de dollars tout en assurant mercredi que le processus pour envoyer des vaccins au Venezuela était « en cours ».

Le Venezuela, pays de 32 millions d’habitants, compte plus de 247 000 cas de contamination à la COVID-19 et 2781 morts, selon des chiffres officiels toutefois remis en cause par l’opposition vénézuélienne et des ONG comme Human Rights Watch qui les considèrent très en deçà de la réalité.