(Santiago du Chili) Les députés chiliens ont rejeté mardi l’article d’un projet de loi qui prévoyait un impôt sur les grandes fortunes destiné à financer un revenu de base d’urgence pour atténuer les ravages économiques causés par la pandémie de COVID-19.

L’initiative s’inscrivait dans le cade d’un projet de loi général visant à faire face à la crise économique que traverse le pays, qui a enregistré une chute de 5,8 % de son PIB en 2020, la pire performance de l’économie chilienne depuis 1982.

Le projet de loi général, proposé par l’opposition de centre gauche, a été approuvé et doit encore être validé par le Sénat, mais l’article visant à introduire un impôt exceptionnel sur les grandes fortunes supérieures à 22 millions de dollars américains a été rejeté par 79 voix contre, 47 pour et 10 abstentions.

« La droite continue de défendre ses financiers et rejette la #TaxeSurlesSuperRiches », s’est insurgée la députée communiste Camila Vallejo, autrice de l’article, sur son compte Twitter.

Les députés ont cependant approuvé une réduction de 19 % à 10 % de la taxe sur les produits et services sur certains produits de base tels que le carburant, l’alimentation ou les produits sanitaires.

La TPS a été abaissée à 4 % pour le pain, les œufs, le lait ou les fruits et légumes.

« Je regrette le rejet du cœur du projet d’impôt sur les grandes fortunes et la fin des exemptions pour financer #Revenudebasedurgence ; seule la TPS différenciée aux produits de base a été approuvée », a déclaré pour sa part le député démocrate-chrétien Matias Walker sur ses réseaux sociaux.

L’Argentine voisine a quant à elle approuvé en décembre une loi instituant un impôt extraordinaire sur les grandes fortunes censé lutter contre l’épidémie de coronavirus et qui a permis de collecter début mai 2,25 milliards de dollars.

Cette « contribution de solidarité », approuvée en décembre par les deux chambres du Parlement, institue un prélèvement de 2 % des avoirs des particuliers qui dépassent les 200 millions de pesos (environ deux millions de dollars), à payer une seule fois.