(Caracas) Caracas et l’État voisin de Miranda sont placés en confinement strict depuis mercredi matin afin de freiner la propagation de la pandémie de COVID-19, en pleine expansion dans la capitale vénézuélienne, a annoncé le président Nicolas Maduro.

« En raison de l’augmentation de cas de COVID-19 due à l’entrée illégale de personnes dans notre pays […], j’ai décidé d’appliquer un confinement strict et nécessaire à Caracas et dans l’État de Miranda. La santé est la priorité ! », a écrit le chef d’État socialiste sur Twitter dans la nuit de mardi à mercredi.

Le confinement « strict » signifie que seuls les commerces essentiels (pharmacies, supermarchés) peuvent ouvrir et que les six millions d’habitants de Caracas peuvent uniquement sortir de chez eux pour aller acheter à manger ou aller chez le médecin.  

Le Venezuela applique depuis le mois de juin un système appelé « 7-7 » dans lequel une semaine de confinement « strict » des 30 millions d’habitants alterne avec une semaine d’« assouplissement » des restrictions de déplacements et d’ouverture des commerces.

Cette semaine est une semaine de confinement « assoupli », mais au vu de la progression du virus à Caracas et dans l’État de Miranda, Nicolas Maduro a décidé d’y appliquer un « confinement strict ». Selon les chiffres officiels, la capitale concentre 1079 et Miranda 889 des 10 000 cas de COVID-19 officiellement recensés dans tout le pays.

« En vérité, les chiffres de Caracas et de Miranda sont alarmants », s’est exclamé Nicolas Maduro mardi soir.

Pour autant, le confinement semblait peu respecté dans les rues de la capitale mercredi à la mi-journée, selon des journalistes de l’AFP. « Il y a beaucoup de monde dans la rue […]. Il faut bien faire bouillir la marmite », commentait Francis Moreno, commerçant dans le quartier de Sabana Grande.  

Car une bonne partie des Vénézuéliens travaille dans le secteur informel et vit au jour le jour. Selon une étude universitaire publiée la semaine dernière, huit familles vénézuéliennes sur dix ne gagnent pas assez pour se nourrir correctement.

Le Venezuela traverse la pire crise économique et sociale de son histoire récente. L’hyperinflation a dépassé les 9000 % l’année dernière, les pénuries de médicaments et d’essence se multiplient et le système sanitaire est à genoux.

Jusqu’à la mi-mai, le nombre de cas officiellement recensés dans le pays sud-américain est resté en dessous du millier, pour ensuite bondir au mois de juin. Mardi, le Venezuela a franchi la barre des 10 000 personnes infectées par la COVID-19 pour 96 décès liés à la maladie. Mais des ONG telles que Human Rights Watch et l’opposition vénézuélienne jugent ces chiffres peu crédibles.

Le numéro deux du pouvoir chaviste Diosdado Cabello et le ministre du Pétrole Tareck El Aissami ont annoncé la semaine dernière avoir contracté le nouveau coronavirus.