(La Paz) La présidente par intérim de la Bolivie Jeanine Añez a annoncé jeudi qu’elle avait été testée positive au coronavirus et qu’elle allait bien.

« Je suis positive à la COVID-19, je vais bien, je travaillerai à l’isolement. Ensemble, nous allons aller de l’avant », a écrit sur son compte Twitter Mme Añez, qui est candidate à l’élection présidentielle du 6 septembre.

« Je serai en quarantaine pendant quatorze jours et ferai un autre test. Je me sens bien », a ajouté la dirigeante de droite de 53 ans dans une vidéo publiée sur le même compte.

Il s’agit du second chef d’État sud-américain positif au coronavirus, après le président brésilien Jair Bolsonaro, qui en a fait l’annonce mardi. Au Venezuela, le N.2 du régime Diosdado Cabello a également été infecté.

En Bolivie, trois membres du gouvernement Añez, notamment les ministres de la Présidence Yerko Nuñez et de la Santé Eidy Roca, avaient fait savoir ces derniers jours qu’ils avaient été contaminés.

« Puisque la semaine dernière beaucoup d’entre eux (parmi les membres du gouvernement, NDLR) ont été testés positifs au coronavirus, j’ai fait le test et il a aussi été positif », a précisé la présidente.

Jeanine Añez, une sénatrice de droite, est devenue présidente par intérim de la Bolivie après la démission et le départ pour l’exil du président de gauche Evo Morales en novembre 2019.

Au pouvoir depuis 2006, M. Morales s’était proclamé vainqueur de l’élection du 20 octobre 2019 lors de laquelle il briguait un quatrième mandat, mais l’opposition avait crié à la fraude.  

Après plusieurs semaines de manifestations et son lâchage par la police et par l’armée, M. Morales avait annoncé sa démission et les élections avaient été annulées. Il vit actuellement en Argentine.  

Mme Añez a tenu ces derniers jours des réunions virtuelles via la plateforme Zoom depuis la résidence présidentielle, selon l’un de ses ministres.

La Bolivie, qui compte 11 millions d’habitants, a enregistré un total de 42 984 cas de contamination et déplore 1577 décès liés à la COVID-19.

Le gouvernement estime qu’à la date des élections en septembre la Bolivie comptera quelque 130 000 cas de contamination.

« Solidarité »

Mme Añez a décidé en décembre 2019 de se présenter à l’élection présidentielle, prévue initialement pour le mois de mai et qui a été reportée au 6 septembre en raison de la pandémie.

Dès l’annonce par Mme Añez de sa contamination, l’ancien président Carlos Mesa, candidat centriste à la présidentielle, lui a exprimé ses vœux de rétablissement. « Ma solidarité et mes vœux de rétablissement rapide et complet à la présidente @JeanineAnez », a écrit sur Twitter M. Mesa, qui a dirigé la Bolivie de 2003 à 2005.

Un autre candidat, l’ancien président de droite Jorge Quiroga, a lui aussi apporté son soutien à Mme Añez. « Ma solidarité à notre Présidente @JeanineAnez. Pour notre transition démocratique, sa santé et sa présence sont INDISPENSABLES », a tweeté M. Quiroga.

Selon les derniers sondages, c’est le dauphin d’Evo Morales, Luis Arce, qui fait la course en tête pour la présidentielle avec 33,3 % des intentions de vote. Il est suivi par Carlos Mesa (18,3 %), et Mme Añez arrive en troisième position avec 16,9 %.

Mme Añez était initialement réticente à la convocation d’élections en septembre. Elle souhaitait qu’elles soient encore reportées d’« un mois ou deux » en raison de la pandémie.

Elle a néanmoins promulgué la loi fixant la consultation au 6 septembre après son adoption par les deux chambres du parlement, dans lesquelles le Mouvement pour le socialisme (MAS) de l’ancien président Morales dispose de la majorité.