(Sao Paulo) Le président brésilien Jair Bolsonaro a affirmé mercredi qu’il ne parlerait plus aux médias pour éviter d’être critiqué en raison de son agressivité envers les journalistes.

« Je voudrais bien vous parler, mais l’Association nationale des journalistes dit que quand je parle, je vous agresse. Comme je suis un homme de paix, je ne donnerai plus d’interviews », a déclaré le chef de l’État à la sortie de sa résidence officielle à Brasilia.

Depuis le début de son mandat, en janvier 2019, Jair Bolsonaro, 64 ans, a pris l’habitude d’aller à la rencontre de sympathisants chaque matin à la sortie du Palais de l’Alvorada et de répondre aux questions de la presse.

PHOTO ADRIANO MACHADO, REUTERS

Le président du Brésil Jair Bolsonaro, quittant le PaIais Alvorada, la résidence officielle du président, ce matin dans la capitale Brasilia.

Ce rendez-vous quotidien était presque devenu une attraction touristique dans la capitale brésilienne.

D’après le rapport annuel de la Fédération nationale des journalistes (Fenaj) publié la semaine dernière, « l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro à la présidence a affecté de façon significative la liberté de la presse au Brésil ».

Ce rapport a notamment recensé 208 attaques physiques ou verbales contre des médias ou des journalistes en 2019, une augmentation de 54 % par rapport à 2018.

Jair Bolsonaro est à lui seul l’auteur de plus de la moitié de ces agressions (58 %).

« Lire le journal, ça empoisonne ! »

Lors de l’un de ses échanges avec la presse devant sa résidence en décembre, le président avait interpellé un journaliste qui l’interrogeait sur l’enquête pour corruption dont fait l’objet son fils, le sénateur Flavio Bolsonaro, lui lançant : « Tu as une tête terrible d’homosexuel ! ».

Le 6 janvier, il avait affirmé que les journalistes étaient « une espèce en voie de disparition ».

Jair Bolsonaro a également annulé récemment les abonnements à une dizaine de grands quotidiens et de revues brésiliens du Palais présidentiel du Planalto. « Ceux qui veulent les lire iront les acheter, parce que lire le journal, ça empoisonne », a-t-il dit.