(Asuncion) Près de 80 prisonniers, pour la plupart membres de la plus importante bande de trafiquants d’armes et de drogue du Brésil, se sont évadés dimanche d’une prison au Paraguay par un tunnel, apparemment creusé avec la complicité des gardiens, ont annoncé les autorités.

L’évasion de la prison de Pedro Juan Caballero, située à la frontière avec le Brésil, « a eu lieu dimanche matin par un tunnel » creusé par les détenus, a annoncé la commissaire Elena Andrada, porte-parole de la police.

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Il s’agit de près de 80 prisonniers paraguayens et brésiliens, en majorité membres de l’organisation Primer Comando de la Capital (PCC).

Selon la commissaire Andrada, l’évasion est digne d’un film d’action à suspense. « Ils ont aménagé un tunnel comme on peut en voir dans les films, avec un éclairage intérieur, à partir de sanitaires de la prison », a-t-elle expliqué.

« Il n’y a que 25 mètres entre le tunnel et la guérite (du gardien) la plus proche », a-t-elle ajouté.

« C’est un travail de plusieurs semaines. Il est évident que le personnel savait et n’a rien fait », a estimé la ministre de la Justice Cecilia Perez.

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Les autorités ont annoncé le limogeage du directeur de l’établissement pénitentiaire ainsi que l’arrestation de dizaines de gardiens.

« Il y a une forte suspicion que les fonctionnaires (travaillant à la prison) ont été impliqués dans un système de corruption », a ajouté la ministre, précisant que les fugitifs, dont 76 ont été comptabilisés jusqu’à présent, sont « extrêmement dangereux ». Elle avait avancé le chiffre de 92 évadés plus tôt dans la journée.

Se sont évadés des hommes qui avaient participé à un massacre entre bandes rivales à la prison de San Pedro le 16 juin 2019, au cours duquel dix prisonniers furent décapités, a précisé la porte-parole.

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Cinq camionnettes à bord desquelles ont fui une partie des évadés ont été retrouvées incendiées à Ponta Pora, du côté brésilien de la zone frontalière, a ajouté la porte-parole. La ville paraguayenne de Pedro Juan Caballero est séparée de Ponta Pora par une avenue limitrophe.

En conséquence, le Brésil a renforcé se sécurité dans la zone frontalière, pour tenter de capturer des fugitifs, a indiqué le secrétaire d’État à la Justice du Mato Grosso do Sul, Antonio Carlos Videira.

Et le ministre de l’Intérieur du Paraguay Euclides Acevedo a indiqué que des forces spéciales de la police ratissaient le secteur, épaulées par des hélicoptères.