Le président équatorien Lenin Moreno a affirmé mardi que Julian Assange a « réitéré ses violations » de l'accord sur ses conditions d'asile à l'ambassade de Quito à Londres, où le fondateur de WikiLeaks est réfugié depuis six ans.

« M. Assange a trop souvent réitéré ses violations de l'accord auquel nous étions parvenus avec lui et son conseil juridique », a déclaré le chef de l'État lors d'un entretien avec des radios locales à Guayaquil (sud-ouest).

Le président Moreno, qui n'a pas précisé si l'asile serait retiré au fondateur de WikiLeaks, a ajouté : « Ce n'est pas qu'il ne peut parler librement, ce n'est pas qu'il ne peut s'exprimer librement, c'est qu'il ne peut mentir et encore moins pirater ou intercepter des comptes ou des téléphones privés ».

Quito a dénoncé devant un rapporteur de l'ONU la diffusion par le site web WikiLeaks, ainsi que sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook, de photos, vidéos et conversations privées du président équatorien.

Le portail web inapapers.org dénonce en outre des faits présumés de corruption attribués à M. Moreno, qui les a rejetés et affirmé, sans donner de nom, en connaître l'origine.

« Nous savons qui paie cela. Nous le savons parfaitement. Il est lié à ceux qui ont détourné des milliards de dollars au cours de la décennie passée », avait déclaré vendredi M. Moreno, en rupture avec son prédécesseur et ex-allié Rafael Correa (2007-2017).

Il a réaffirmé mardi que le gouvernement continue « à chercher une solution » à la situation de Julian Assange, réfugié en 2012 à l'ambassade équatorienne pour éviter d'être extradé en Suède, où il était accusé de viol présumé, un dossier depuis classé.

Depuis octobre dernier, Quito applique un protocole qui régule ses visites, communications et conditions de salubrité dans l'ambassade, en réaction à ce que le gouvernement considère comme de constantes ingérences du fondateur de WikiLeaks dans les affaires internes de l'Équateur et d'autres pays. Le document précise que son non-respect aboutirait à l'« interruption de l'asile ».

Julian Assange, 48 ans, reste sous le coup d'un mandat d'arrêt britannique pour violation des conditions de liberté surveillée dans l'affaire suédoise.  

Il craint, en cas d'arrestation, d'être extradé aux États-Unis pour la publication en 2010 sur son site de milliers de documents confidentiels du département d'État américain et du Pentagone, repris dans les médias du monde entier.