Une nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Venezuela, demandée par les États-Unis, se tiendra mardi à 15 h, ont indiqué lundi des diplomates, sans préciser si l'objectif pourrait être ou non une mise au vote d'une résolution.

« Les États-Unis ont demandé pour demain [mardi] une réunion publique sur le Venezuela », a indiqué un diplomate sous couvert d'anonymat. Interrogé pour savoir si Washington pourrait à cette occasion mettre aux voix son projet de résolution, qui est sur la table du Conseil depuis début février, un autre diplomate a répondu, également sous couvert d'anonymat : « On verra ».

La réunion, qui pourrait se tenir en présence du chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza, a été fixée à 15 h par la présidence tournante du Conseil de sécurité, assurée en février par la Guinée équatoriale.

La dernière réunion du Conseil de sécurité sur le Venezuela remonte au 27 janvier. Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo, qui avait été à l'origine de cette rencontre, avait fait le déplacement et la longue session avait illustré une profonde division de l'Organisation des Nations unies.

La Russie et la Chine avaient alors bloqué un projet de déclaration du Conseil visant à apporter un « plein soutien » à l'opposant Juan Guaidó, autoproclamé président et qui est soutenu par une cinquantaine de pays dont les États-Unis, le Brésil ou la Colombie et une majorité des membres de l'Union européenne.

Un nombre équivalent d'États, menés par la Russie et comprenant la Chine, l'Iran, Cuba, la Corée du Nord ou la Syrie, appuient de leur côté Nicolas Maduro et ont créé un groupe pour défendre les principes de la Charte de l'ONU, qu'ils estiment bafouée.

Depuis début février, deux projets de résolution rivaux sur le Venezuela, l'un porté par les États-Unis, l'autre par la Russie, sont proposés au Conseil de sécurité.

Le texte de Washington appelle à faciliter une aide humanitaire internationale et à organiser un scrutin présidentiel. Il est menacé d'un veto russe et éventuellement chinois.

Ces derniers jours, les pressions américaines ont été très fortes « pour aller vers un vote et vraisemblablement provoquer un veto russe », indique un diplomate.

De son côté, le projet de résolution russe dénonce les menaces de recourir à la force contre Caracas, agitées depuis plusieurs jours par les États-Unis.

Pour être adopté, ce texte doit recueillir neuf voix sans utilisation d'un veto. En l'état, même avec un soutien de certains membres du Conseil (Chine, Afrique du Sud, Guinée équatoriale...), Moscou est loin d'atteindre ce nombre.