Le ministre des Affaires étrangères de Cuba, Bruno Rodriguez, a qualifié mardi d'«abjectes» les accusations du président Trump selon lequel des militaires cubains se trouvaient au Venezuela pour protéger le président Nicolas Maduro.

«Les accusations du président des États-Unis qui affirme que Cuba a une armée privée au Venezuela sont abjectes. Je l'exhorte à présenter des preuves. Notre gouvernement rejette cette calomnie dans les termes les plus forts et les plus catégoriques», a déclaré M. Rodriguez lors d'une conférence de presse.

Selon le chef de la diplomatie cubaine, Washington «continue de préparer une action militaire, sous un prétexte humanitaire», au Venezuela.

La semaine dernière, La Havane avait fait état de la présence d'unités militaires américaines dans les Caraïbes en vue d'une «agression» contre le Venezuela, «déguisée en intervention humanitaire».

M. Rodriguez a précisé mardi que des vols étaient partis des États-Unis et avaient fait escale dans des pays des Caraïbes sans que les gouvernements concernés soient mis au courant. Ces vols avaient décollé de bases où se trouvent des forces d'opération spéciales et d'infanterie de la Marine, destinées aux actions clandestines, selon le ministre.

«J'affirme catégoriquement qu'il ne s'agit pas de vols d'aide humanitaire», a-t-il dit.

Plusieurs dizaines de tonnes de vivres et de médicaments envoyées par les États-Unis sont stockées dans la ville colombienne de Cucuta, près du pont frontalier de Tienditas, barré par les autorités vénézuéliennes

On a «fabriqué à Washington un coup d'État impérialiste avec un président fabriqué de toutes pièces, et ça n'a pas marché», a dénoncé Bruno Rodriguez, en référence à l'opposant Juan Guaidó, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, États-Unis en tête.

Cuba, plus proche allié de Caracas, multiplie les déclarations de solidarité avec le gouvernement de Nicolas Maduro.

Militaires, travailleurs, élèves et étudiants cubains se sont ainsi réunis ces derniers jours pour signer des déclarations de soutien au dirigeant socialiste, sous le slogan «Ne touchez pas au Venezuela», tandis que les autorités ont lancé sur les réseaux sociaux une vaste campagne similaire.

Depuis le début des années 2000, Caracas fournit à Cuba du pétrole à des tarifs préférentiels ainsi qu'un soutien économique, tandis que La Havane propose le service de milliers de médecins, d'entraîneurs sportifs ainsi que de conseillers militaires.

Plusieurs experts évoquent la présence de Cubains dans les plus hautes sphères de l'armée vénézuélienne.