Le président colombien Ivan Duque a promis vendredi à l'opposant vénézuélien Juan Guaidó, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, de le soutenir « de manière déterminée » afin que l'aide humanitaire entre au Venezuela.

« Nous sommes avec vous [...]. Nous serons attentifs à vous assister de manière déterminée afin que l'aide humanitaire arrive au Venezuela », a dit M. Duque au chef du Parlement vénézuélien, lors d'une brève visioconférence diffusée en direct sur le réseau social Instagram.

Plusieurs tonnes de vivres et de médicaments envoyées par les États-Unis sont stockées depuis le 7 février à Cucuta, ville colombienne à la frontière vénézuélienne.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro refuse pour l'heure toute aide, qu'il considère comme un prétexte pour préparer une intervention militaire des États-Unis.

M. Guaidó a assuré que l'aide humanitaire entrerait dans son pays « quoi qu'il arrive » le 23 février, soit un mois pile après s'être autoproclamé président par intérim du Venezuela. La majorité à l'Assemblée nationale avait alors qualifié M. Maduro d'« usurpateur » à la suite d'une élection présidentielle qu'elle considère frauduleuse.

« Sans cette aide, aujourd'hui plus de 300 000 personnes seraient condamnées à mort » par « une crise humanitaire sans précédent », a répondu M. Guaidó. Il a appelé l'armée vénézuélienne à se désolidariser de M. Maduro et laisser entrer le chargement.

« Nous nous battrons sans relâche jusqu'à ce que cette aide traverse la frontière et permettre de soulager la douleur et l'agonie de tous nos frères », a souligné Juan Guaidó dans sa conversation avec Ivan Duque, qui a duré sept minutes.

Le président colombien a promis d'assister au concert humanitaire organisé le 22 février à Cucuta par le milliardaire britannique Richard Branson, ajoutant qu'il y inviterait « d'autres personnalités de la communauté internationale ».

M. Duque, qui s'exprimait depuis New York, a mis à la disposition de M. Guaidó « le territoire colombien, la ville de Cucuta et d'autres villes du pays » pour faire en sorte « qu'arrive l'aide humanitaire ». Il a aussi offert son appui « logistique ».

Nicolas Maduro avait qualifié plus tôt vendredi de « miettes » de « nourriture pourrie » l'aide humanitaire envoyée par les États-Unis. « C'est un piège, un attrape-couillons, ils font un show avec la nourriture pourrie et contaminée », avait assuré le dirigeant chaviste dans un discours à Ciudad Bolivar (sud-est).

Le Venezuela est secoué par une grave crise économique qui a provoqué l'exil de plus de 2,3 millions de ses habitants, selon l'ONU.