L'Organisation des Nations unies (ONU) a proposé samedi son aide au Venezuela sur des sujets « urgents » comme l'alimentation et la santé, durement frappés par la pire crise économique de ce pays pétrolier.

« Il y a des sujets urgents dans la santé, l'alimentation, des sujets de protection et autres », a dit Peter Grohmann, coordinateur des Nations unies au Venezuela lors d'une rencontre avec le président Nicolas Maduro retransmise par la télévision publique.

Avec la coopération de l'ONU, « on pourrait trouver des fonds additionnels » qui s'ajouteraient « au Programme alimentaire mondial (qui) a marqué son intérêt pour aider le Venezuela », a-t-il aussi avancé.

Cette coopération cherche à répondre aux « besoins de la population » vénézuélienne qui subit les rigueurs d'une « conjoncture compliquée », a expliqué Peter Grohmann.

M. Maduro lui a répondu : « Je demande le soutien à tout le système d'alimentation, parce que ce fut un des problèmes que nous avons affrontés en 2016, 2017 et 2018 ».

Le gouvernement socialiste nie cependant toute « crise humanitaire » et attribue le marasme économique aux sanctions des États-Unis qui empêchent l'importation d'aliments et de médicaments.

En octobre dernier, l'UNICEF a alloué 32 millions de dollars au Venezuela pour y réduire la mortalité materno-infantile et y protéger l'enfance.

En 2016, la mortalité infantile a augmenté de 30,12 %, avec 11 466 décès de bébés de 0 à 1 an, et la mortalité maternelle a bondi de 65 %, selon le ministère de la Santé vénézuélien.

Sous le mandat de Nicolas Maduro, l'économie s'est réduite de moitié et le pays devrait encore connaître un repli de 5 % en 2019 selon le FMI. Outre les pénuries d'aliments et de médicaments, les Vénézuéliens doivent faire face à une hyperinflation qui, selon le FMI, atteindra 10 millions de % en 2019.

Nicolas Maduro, réélu le 20 mai lors d'un scrutin boycotté par l'opposition et dénoncé par une grande partie de la communauté internationale, a entamé jeudi un deuxième mandat de six ans.

Le Parlement vénézuélien, seule institution contrôlée par l'opposition, a appelé vendredi à une mobilisation le 23 janvier en faveur d'un « gouvernement de transition ».