Les États-Unis ont relevé samedi d'un cran leurs critiques à l'encontre du président vénézuélien fraîchement réélu Nicolas Maduro, appelant explicitement à la formation d'un nouveau gouvernement.

« Le peuple du Venezuela mérite de vivre librement dans une société démocratique gouvernée par un État de droit », a indiqué dans un communiqué un porte-parole de la diplomatie américaine, Robert Palladino.

« Il est temps d'entamer une transition paisible vers un nouveau gouvernement », a-t-il ajouté. « Nous soutenons l'appel de l'Assemblée nationale à tous les Vénézuéliens à oeuvrer ensemble, pacifiquement, à restaurer un gouvernement constitutionnel et à bâtir un avenir meilleur ».

De son côté, le ministre américain des Affaires étrangères Mike Pompeo a souligné depuis Abou Dhabi, où il était en visite, que les évènements au Venezuela étaient « incroyablement importants ».

« Le régime Maduro est illégitime », a-t-il indiqué aux journalistes qui l'accompagnent dans sa tournée. « Les États-Unis continuent de faire ce qu'ils font depuis maintenant deux ans : oeuvrer avec diligence au rétablissement d'une réelle démocratie dans ce pays ».

Jeudi, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Bolton, avait indiqué que les États-Unis ne reconnaîtraient pas la légitimité de M. Maduro. « Nous continuerons d'augmenter la pression sur ce régime corrompu, de soutenir l'Assemblée nationale démocratique et d'appeler à la liberté et à la démocratie au Venezuela », avait-il tweeté.

Les États-Unis considèrent le Parlement du Venezuela comme « le seul organe légitime du pouvoir, dûment élu par le peuple vénézuélien », a indiqué M. Bolton.

Au cours d'une session extraordinaire sur la situation dans le pays sud-américain, l'Organisation des États américains (OEA) a déclaré « illégitime » le gouvernement de M. Maduro et appelé à de nouvelles élections présidentielles, « avec toutes les garanties nécessaires pour un procédé libre, juste, transparent et légitime ».

Nicolas Maduro, réélu le 20 mai lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, a entamé jeudi un deuxième mandat de six ans.

Le Parlement vénézuélien, seule institution contrôlée par l'opposition, a appelé vendredi à une mobilisation le 23 janvier en faveur d'un « gouvernement de transition ».