Les Nations unies ont indiqué vendredi avoir aidé à rentrer chez eux des centaines de migrants venus d'Amérique centrale et qui avaient formé de vastes cortèges pour tenter de rejoindre les États-Unis.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) est venue en aide jusqu'à présent à plus de 450 migrants, dont des enfants, qui avaient fait part de leur intention de repartir vers leur pays d'origine.

En plus, « plus de 300 migrants d'Amérique centrale ont fait part de leur souhait de quitter Tijuana » au Mexique et l'OIM organise leur transport, a déclaré un porte-parole de l'agence de l'ONU, Joel Millman, lors d'un point de presse à Genève.

Parmi ceux qui sont rentrés dans leur pays d'origine, 84 % étaient des hommes, a-t-il détaillé. La plupart des migrants sont repartis au Honduras (57 %), et au Salvador (38 %). Une petite minorité, 5 %, est rentrée au Guatemala.

« Vingt-cinq enfants non accompagnés sont rentrés chez eux en avion », a précisé le porte-parole.

Une caravane de milliers de migrants, essentiellement des Honduriens qui ont quitté leur pays d'Amérique centrale mi-octobre pour fuir la violence et la pauvreté, a commencé à arriver à la frontière américaine. D'autres caravanes ont suivi, les migrants parcourant à pied, en camion ou autobus des milliers de kilomètres.

À Tijuana, on dénombre actuellement environ 6000 migrants qui campent à la frontière avec les États-Unis.

Le président américain Donald Trump, qui a massé des milliers de militaires à la frontière avec le Mexique, a menacé de la fermer totalement si la situation devait dégénérer. Il a aussi pris un décret pour rejeter automatiquement les demandes d'asile déposées par des personnes entrées illégalement aux États-Unis, mais la justice a pour l'heure bloqué cette mesure.

Face à la fermeté américaine, un nombre croissant de migrants a décidé de rebrousser chemin.

L'aide au retour fournie par l'OIM depuis le Mexique est financée par le Bureau de la population, des réfugiés et des migrations du Département d'État américain, à hauteur de 1,2 million de dollars (1,06 million d'euros), a affirmé M. Millman, assurant que l'OIM ne subissait pas de pressions de la part des autorités américaines pour faire repartir les migrants.

Les migrants qui souhaitent s'en aller reçoivent des conseils de l'OIM sur les différentes options à leur disposition.

Le porte-parole a expliqué que beaucoup des migrants qui ont été entendus dans le cadre de ce processus de retour volontaire ont dit avoir entendu parler pour la première fois des caravanes de migrants à travers les réseaux sociaux et avoir décidé de se joindre à leurs voisins et amis « presque sur un coup de tête », sans trop penser aux défis imposés par un tel périple.