Le Parlement péruvien a accepté jeudi d'étudier une nouvelle demande de destitution à l'encontre du président Pedro Pablo Kuczynski, accusé d'avoir menti sur ses liens avec Odebrecht, géant brésilien du BTP impliqué dans un vaste scandale de corruption.

C'est la deuxième requête de ce genre en trois mois: en décembre, l'opposition n'avait pas réussi à réunir les deux tiers des votes nécessaires pour faire chuter M. Kuzcynski, dit «PPK», un ancien banquier de Wall Street âgé de 79 ans.

Par 87 voix pour et 15 contre, le Parlement monocaméral a de nouveau accepté de débattre puis voter, la semaine prochaine, sur la possible «incapacité morale» du président en raison de ses liens avec Odebrecht. Le jour exact du débat, dans lequel le chef de l'État pourra se défendre avec l'aide d'un avocat, n'a pas encore été fixé.

Pour que le débat s'ouvre sur le sujet, il fallait 51 votes. Pour que la destitution soit approuvée par le Parlement il en faut 87, soit le même nombre de voix obtenues jeudi, ce qui complique l'avenir du président, au pouvoir depuis juillet 2016.

M. Kuczynski est accusé d'avoir menti sur ses liens avec Odebrecht, le géant du BTP brésilien qui a reconnu avoir payé près de cinq millions de dollars à des entreprises de conseil directement liées au chef de l'Etat, alors ministre, entre 2004 et 2013.

«Je vais me défendre et je ne démissionnerai pas», a-t-il déclaré la semaine dernière. «Je n'ai rien à cacher et je suis disposé à déclarer en toute transparence devant les instances correspondantes», a-t-il tweeté jeudi après avoir été interrogé comme témoin par le procureur qui enquête sur le scandale Odebrecht au Pérou.

Un sondage Ipsos publié dimanche a montré qu'une majorité de Péruviens (58%) souhaite la destitution du président, dont le mandat arrive à son terme en juillet 2021.