Le Mexique a appelé ses citoyens vivant aux États-Unis à «rester calmes» et annoncé la création d'une ligne téléphonique d'urgence, en réaction à la volonté du président-élu Donald Trump d'expulser les immigrés illégaux.

«Compatriote, nous traversons des moments d'incertitude. Reste calme, ne réponds pas aux provocations et ne te laisse pas avoir. Le gouvernement du président (Enrique) Peña (Nieto) et tous les Mexicains sont avec toi», a lancé dans une vidéo diffusée sur internet la ministre mexicaine des Affaires étrangères Claudia Ruiz Massieu.

La ministre a dévoilé onze mesures qui seront mises en place par l'ambassade et les 50 consulats aux États-Unis pour «informer, accompagner et défendre» les immigrés mexicains face aux «possibles mesures migratoires (...) qui pourront les concerner à partir de février», après l'investiture officielle du président républicain élu le 8 novembre.

Le ministère enjoint aux immigrés mexicains d'«éviter toute situation de conflit et toute action qui pourrait conduire à des sanctions administratives ou pénales».

Une ligne téléphonique fonctionnant 24 heures sur 24 doit également être ouverte pour répondre aux interrogations concernant les «mesures migratoires ou pour rapporter des incidents».

Le nombre d'immigrés sans titre de séjour recensés officiellement aux États-Unis est estimé à 11 millions, dont une majorité de Mexicains.

Le gouvernement mexicain a aussi annoncé qu'il améliorerait l'envoi des actes de naissance des enfants nés de parents mexicains sur le sol américain et intensifierait l'aide consulaire.

L'ambassadeur du Mexique aux États-Unis, Carlos Manuel Sada Solana, a affirmé à la presse que des avocats spécialisés dans les questions migratoires étaient mobilisés de l'autre côté de la frontière pour aider «chaque Mexicain».

Durant sa campagne pour la présidence des États-Unis, le candidat républicain Donald Trump a menacé de renvoyer tous les immigrés clandestins et de faire bâtir un mur à la frontière avec le Mexique aux frais du gouvernement mexicain - ce que ce dernier a refusé.

Dans sa première interview de président-élu, diffusé dimanche par CBS, il a répété qu'il entendait expulser jusqu'à trois millions d'immigrés clandestins connus pour avoir des activités criminelles.

Dès samedi, Claudia Ruiz Massieu avait demandé aux diplomates mexicains en poste aux États-Unis de préparer des programmes de soutien aux migrants nationaux présents sur le sol américain.

Le président mexicain Enrique Peña Nieto devrait rencontrer Donald Trump probablement avant sa prise de fonction le 20 janvier.