La guérilla des Farc et le gouvernement colombien ont annoncé samedi à Cuba avoir conclu un traité de paix remanié pour tenter de sauver l'accord historique mettant fin à 52 ans de conflit, qui avait été rejeté par référendum le mois dernier en Colombie.

«Nous sommes parvenus à un nouvel accord de paix final pour la fin du conflit armé, qui contient des changements, des précisions et des contributions de divers secteurs de la société», ont annoncé les parties dans un communiqué commun lu à La Havane par des diplomates de Cuba et de Norvège, pays garants du processus de paix.

La guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement du président Juan Manuel Santos tenaient depuis le 22 octobre à La Havane des discussions sur les changements pouvant être apportés pour sauvegarder l'accord signé le 26 septembre après quatre ans de négociations à Cuba.

Le texte avait été rejeté à la surprise générale lors d'un référendum le 2 octobre, empêchant sa mise en application qui visait à mettre fin à un conflit armé de plus d'un demi-siècle, le plus ancien d'Amérique latine.

L'accord initial prévoyait que les Farc déposent les armes et deviennent un parti politique, mais le camp du «non» en Colombie, mené par l'ex-président Alvaro Uribe, prônait des sanctions plus sévères pour les ex-guérilleros.

«Le nouvel accord doit constituer un compromis entre tous les Colombiens qui contribue à dépasser la polarisation et rassemble toutes les expressions politiques et sociales», indiquent les négociateurs.

Ces deniers ont indiqué que le détail des modifications apportées à l'accord serait mis en ligne dans la soirée sur le site www.mesadeconversaciones.com.co, tandis que la publication du texte complet de l'accord interviendra «dans les prochains jours».

«Nous sommes convaincus que ce document propose des chemins viables» pour mettre fin à un conflit qui a fait officiellement 260 000 morts, près de 7 millions de déplacés et quelque 45 000 disparus, a souligné devant la presse le chef négociateur de la partie gouvernementale, Humberto de la Calle.

Celui-ci a également estimé que les ajustements apportés «ne sacrifient pas les convictions ayant donné vie au premier accord».

De son côté, le chef de la délégation des Farc aux pourparlers, Ivan Marquez, a affirmé que la guérilla avait fourni «un effort plus important pour répondre aux aspirations à la paix» et que «le seul chemin que doit prendre le nouvel accord est son application».

Les parties n'ont pas précisé si une consultation serait à nouveau organisée pour valider ce nouvel accord.

En parallèle des discussions avec les Farc, le gouvernement colombien devait ouvrir fin octobre des pourparlers de paix avec la seconde guérilla du pays, l'Armée de libération nationale (ELN). Mais le processus a été suspendu par le gouvernement, qui exige préalablement la libération d'un ex-député détenu prisonnier par l'ELN.