La Bolivie a célébré mardi le début de l'année 5524 du calendrier aymara, son président Evo Morales critiquant le calendrier grégorien, qu'il a proposé de remplacer par celui de ce peuple autochtone, comprenant 13 mois de 28 jours.

« Ce 21 juin marque le solstice d'hiver (dans l'hémisphère sud, NDLR) par lequel débute un nouveau cycle pour le soleil », appelé par les indigènes « Tata Inti » (Père Soleil), a déclaré le chef de l'État, lui-même d'ethnie aymara, lors d'une cérémonie au palais présidentiel.

Cette nouvelle année a été marquée par divers rituels et célébrations sur des sites sacrés, avec musique et offrandes, dans l'ensemble du pays andin.

Le calcul de l'année 5524 représente les 5000 ans - selon leurs historiens - de l'histoire des peuples autochtones jusqu'au début de la conquête espagnole en 1492, auxquels s'ajoutent les 524 ans passés de 1492 à 2016.

Evo Morales a profité de cette célébration pour critiquer le calendrier grégorien, utilisé en Bolivie comme dans le reste du monde, le qualifiant de « très désordonné », car comptant des mois de 28, 29, 30 ou 31 jours.

À l'inverse, les peuples autochtones ont établi des calendriers de 13 mois de 28 jours, ce qui fait un total de 364, auquel s'ajoute un jour « zéro » qui est justement le 21 juin, a-t-il expliqué.

« Certains chercheurs estiment que tout peuple ou société qui veut tenir en mains son histoire doit comprendre la dynamique du temps ».

« C'est pour cela que nous souhaitons le retour aux calendriers ancestraux, dans le cadre du processus de reconstruction de notre identité et de notre force », a ajouté le président socialiste, au pouvoir depuis 2006 et plus ancien chef d'État en exercice en Amérique latine.

Depuis l'arrivée au pouvoir d'Evo Morales, le premier président amérindien de Bolivie, la fête du 21 juin a été décrétée jour férié.