L'épidémie du virus Zika, qui s'étend en Amérique latine, «pourrait empirer avant de s'améliorer», a averti mercredi à Rio de Janeiro la directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Margaret Chan.

Ce virus fortement suspect de provoquer des malformations congénitales irréversibles chez les nouveaux-nés représente un «défi formidable», a déclaré Mme Chan à la fin de sa visite au Brésil, épicentre de cette épidémie.

«Nous travaillons sur un virus compliqué, rempli d'incertitudes et nous devons donc être préparés à des surprises», a ajouté Mme Chan.

Elle a souligné que ce virus transmis par la piqure de moustiques, Aedes aegypti notamment, demeurait «mystérieux».

Le lien, fortement suspecté, entre la contamination des femmes enceintes par le virus Zika et la naissance de bébés microcéphales n'est pas encore scientifiquement démontré.

La directrice générale de l'OMS a salué les efforts du gouvernement brésilien pour éradiquer les moustiques transmetteurs de Zika.

Elle a également loué sa coordination avec des organisations internationales telles que l'OMS et le Comité olympique international (CIO) dans la perspective des Jeux Olympiques de Rio de Janeiro, du 5 au 21 août prochains.

Le Brésil compte déjà plus d'un million et demi de cas du virus Zika depuis 2015, et l'OMS s'attend à une propagation «explosive» dans les Amériques, avec 3 à 4 millions de cas cette année.

Le ministère brésilien de la Santé a fait état mardi de 583 naissances confirmées de nourrissons microcéphales depuis octobre 2015, contre une moyenne nationale annuelle de 150. Plus de 120 sont décédés à cause de leur malformation.

Les cas confirmés ont augmenté de 14,7% au Brésil la semaine dernière. Les autorités sanitaires brésiliennes cherchent à confirmer 4107 cas suspects.

Début février, l'OMS a élevé l'épidémie de virus Zika au rang d'«urgence de santé publique de portée internationale».

Les experts sauront dans quelques semaines si le virus Zika est une cause de la microcéphalie et du syndrome Guillain-Barré (maladie neurologique qui peut entraîner une paralysie irréversible ou la mort).

Mais les essais cliniques à grande échelle de vaccins ne devraient pas démarrer avant 18 mois au moins, a récemment prévenu l'OMS.

Presque 70 ans après la découverte du virus Zika chez un singe en Ouganda, il n'existe pas de vaccin, ni de traitement spécifique ou de test de diagnostic rapide.