Un accord intergouvernemental a été conclu lundi pour tenter de résoudre le problème des milliers de migrants cubains bloqués au Costa Rica alors qu'ils veulent se rendre aux États-Unis, a-t-on appris de sources officielles.

À l'issue de discussions à Guatemala, les gouvernements des pays d'Amérique centrale et du Mexique se sont mis d'accord sur le principe du transfert d'un premier groupe de ces Cubains, qui devrait intervenir en janvier, a annoncé dans un communiqué le ministère guatémaltèque des Affaires étrangères.

Ces migrants cubains, qui sont entre 5000 et 7000 en territoire costaricien, voyageront «depuis le Costa Rica par voie aérienne jusqu'au Salvador», et de là traverseront en autocar les territoires du Guatemala et du Mexique pour arriver aux États-Unis, leur destination finale, a précisé le ministère costaricain des Affaires étrangères.

Ces milliers de Cubains, arrivés dans divers pays d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud dans l'intention de gagner ensuite les États-Unis par la voie terrestre, sont restés bloqués au Costa Rica lorsque le Nicaragua a refusé à la mi-novembre de les laisser franchir sa frontière et poursuivre leur route vers le nord.

Le refus du Nicaragua de modifier sa position a contraint le Costa Rica à rechercher une solution à la crise suscitée par la présence de ces milliers de Cubains bloqués sur son territoire.

En annonçant l'accord de lundi, les deux ministères n'ont pas précisé combien de Cubains devraient bénéficier de la première opération de transfert vers les États-Unis prévue pour janvier. Ils ont aussi laissé dans l'ombre d'autres détails de l'opération, qui devront être négociés avec les divers gouvernements concernés.

Les migrants cubains sont actuellement logés dans une quarantaine de lieux d'hébergement dans le nord du Costa Rica, où ils reçoivent alimentation et soins médicaux. Mais le coût financier de ce soutien est devenu insoutenable pour les autorités.

Entretemps, le Costa Rica a lui-même fermé aux migrants cubains sa frontière avec son voisin du sud, le Panama. Depuis le 18 décembre, les autorités costariciennes ne leur délivrent plus de visas de transit, si bien que quelque 750 Cubains sont actuellement bloqués au poste-frontière de Penas Blancas, du côté panaméen.

Les autorités panaméennes sont à leur tour confrontées au problème de l'assistance à fournir à ces migrants.

Le pape François a évoqué dimanche au Vatican, à l'issue de la prière de l'Angélus, la situation des migrants cubains bloqués alors qu'ils cherchent à se rendre aux États-Unis.

«Ma pensée va en ce moment aux nombreux migrants cubains qui se trouvent en difficulté en Amérique centrale et dont certains sont victimes du trafic d'êtres humains. J'invite tous les pays de la région à renouveler avec générosité tous les efforts nécessaires pour trouver rapidement une solution à ce drame humanitaire», a-t-il dit.

Le ministre costaricien des Affaires étrangères, Manuel Gonzalez, a lui aussi évoqué lundi, sans donner de détails, la question du trafic d'êtres humains concernant les migrants cubains. Dans l'accord qu'ils ont conclu à Guatemala, «les pays réitèrent leur engagement contre le trafic de personnes et contre les réseaux de coyotes qui affectent la région», a-t-il déclaré.