Le président colombien Juan Manuel Santos a annoncé mardi un nouveau plan antidrogue qui prévoit notamment la distribution de terres aux paysans renonçant à la culture de la coca, composant de base de la cocaïne.

«Des terres pourront être attribuées à ceux qui cultivent des produits autorisés pendant plus de cinq ans, afin qu'ils deviennent en outre légalement propriétaires», a indiqué M. Santos, lors d'une déclaration télévisée.

«La Colombie n'a pas à rester le premier exportateur de coca de la planète, et nous allons le prouver», a-t-il lancé en détaillant ce plan de «Stratégie globale de substitution des cultures illicites» qui en prévoit l'«éradication forcée» si les cultivateurs ne les abandonnent pas volontairement.

M. Santos a par ailleurs confirmé l'arrêt, au 1er octobre, des aspersions d'herbicide glifosato, utilisé depuis une vingtaine d'années en Colombie, mais dénoncé comme cancérigène, et dont le projet d'abandon avait été annoncé en mai.

Citant les derniers chiffres de l'ONU, le chef de l'État a rappelé que «la Colombie comptait 69 000 hectares de coca en 2014». «Ce sont près de 100 000 hectares de moins qu'en 2000, mais ces deux dernières années ces cultures ont augmenté» à nouveau, a-t-il déploré.

M. Santos a en outre rappelé que le thème de la lutte antidrogue a été abordé dans le cadre des négociations de paix menées depuis près de trois ans à La Havane avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, communistes).

«Nous avons parlé avec les FARC de plans conjoints pour la substitution des cultures. Vous imaginez ce que cela implique? Que les FARC, au lieu de défendre les cultures illégales et toute la chaîne du trafic de drogue, aident l'État dans son éradication!», s'est félicité le président colombien.

Le nouveau programme prévoit en outre des mesures sociales et un accompagnement technique des paysans abandonnant la coca dans les départements du sud-ouest du pays, principaux producteurs, ainsi qu'un renforcement de la lutte contre les trafiquants de drogue et des mesures de prévention contre l'usage de stupéfiants.

Les FARC, qui comptent environ 7000 combattants selon des chiffres officiels, ont admis avoir financé leur lutte via des activités liées au trafic de drogue comme l'extorsion d'argent aux cultivateurs de coca.

La Colombie est le premier producteur mondial de cocaïne, avec quelque 442 tonnes en 2014, selon l'ONU.