Un silencieux a été utilisé pour tuer le photojournaliste mexicain et quatre femmes, le mois dernier à Mexico, a indiqué lundi une avocate, fournissant des détails sur ce meurtre.

Les corps de Ruben Espinosa, de l'activiste des droits de l'Homme Nadia Vera et de trois autres femmes avaient été découverts le 31 juillet dans un appartement de la capitale, abattus d'une balle dans la tête, les mains attachées et présentant des signes de tortures.

Karla Micheel, une des avocates de la famille Vera, a indiqué à l'AFP que les victimes avaient été tuées à bout portant à l'aide d'une arme de calibre 9mm, équipée d'un silencieux.

L'arme était «propre» ce qui signifie qu'elle n'avait pas servi pour d'autres crimes et était chargée de balles «non traçables», a indiqué Me Micheel, qui a eu accès au dossier.

D'autres nouveaux éléments semblent aussi indiquer que le multiple homicide a été commis par des professionnels.

Les tueurs n'ont laissé aucune empreinte sur les bandes adhésives utilisées pour lier leurs victimes. Une empreinte a toutefois pu être trouvée dans une chambre.

Les médecins légistes ont indiqué que Nadia Vera avait été étranglée et blessée à six reprises à l'aide d'un objet contondant tandis que Ruben Espinosa a reçu douze blessures du même type.

«Les coupures n'ont pas été provoquées à la suite d'une résistance ou d'une lutte. Elles ont été provoquées dans le seul but de faire mal», a précisé l'avocate.

Ruben Espinosa, 31 ans, et Nadia Vera, 32 ans, travaillaient dans l'État de Veracruz et étaient venus trouver refuge dans la capitale après avoir reçu des menaces.

Le mobile du crime n'a pas encore été déterminé par les enquêteurs, mais des groupes de défense des droits de l'Homme indiquent que cette affaire met en évidence les menaces et violences que subissent les journalistes au Mexique, devenu le pays le plus dangereux pour exercer le métier de reporter.

Plus de 80 journalistes ont été tués depuis 2000 au Mexique, tandis que 17 sont portés disparus, selon Reporters sans frontière.