Les autorités haïtiennes ont appelé mercredi les habitants à la plus grande vigilance avant l'arrivée de la tempête tropicale Erika prévue pour la fin de semaine, se mobilisant pour anticiper les intempéries souvent dévastatrices dans le pays le plus pauvre de la Caraïbe.

Au centre d'opérations et d'urgence nationale, à Port-au-Prince, les images satellites de la région sont projetées sur les murs et l'évolution de la tempête analysée à chaque nouvelle mise à jour.

«Le centre d'Erika devrait passer sur la côte nord de la République dominicaine et d'Haïti en fin de semaine», a expliqué Ronald Sémelfort, le directeur du centre national de météorologie (CNM).

«L'ensemble du pays est menacé par des pluies diluviennes et aussi des vents qui, s'ils ne sont pas d'intensité cyclonique, sont suffisamment dangereux pour nous», a-t-il ajouté.

La tempête se trouve actuellement à 315 km à l'est de l'île d'Antigua et se déplace vers l'ouest-nord-ouest à la vitesse de 28 km/h, avec des vents soutenus atteignant 75 km/h, a détaillé le Centre national des ouragans américains (NHC) basé à Miami, sur la côte est des États-Unis.

Miné par la pauvreté, Haïti est très vulnérable aux intempéries. Les familles les plus déshéritées vivent dans des zones à risques, à proximité des ravines prévues pour l'écoulement des eaux. En l'absence d'un système efficace de ramassage d'ordures, ces voies sont majoritairement encombrées, ce qui accroît les risques d'inondation.

«Nous invitons les habitants à se déplacer le plus tôt possible dans leurs familles», hors des quartiers vulnérables, a prévenu Marie-Alta Jean-Baptiste, la directrice de la protection civile, assurant que ses équipes s'affairaient à sensibiliser la population et à identifier les zones à haut risques d'inondations.

«L'objectif est qu'il n'y ait pas de pertes en vies humaines,» conclut-elle.

Protection civile, croix rouge haïtienne et autorités coordonnent leur travail de prévention, tout en se tenant prêtes à ouvrir les abris temporaires, traditionnellement organisés dans les écoles, églises et bâtiments publics.

Depuis 2008, aucun cyclone n'a frappé Haïti mais, à cause de la vulnérabilité de la population, de simples tempêtes tropicales ont suffit à provoquer des inondations meurtrières.

En octobre 2012, avant de devenir un cyclone et toucher la côte nord des États-Unis, la tempête Sandy avait tué 60 personnes en Haïti et détruit plus de 18 000 logements à travers le pays.