Cinq fosses contenant les restes d'une cinquantaine de personnes ont été découvertes dans le sud-est du Pérou, a annoncé mercredi le ministère public, qui estime qu'il s'agit de victimes des forces de l'ordre lors du conflit interne qui a déchiré le pays entre 1980 et 2000.

Les autorités judiciaires «ont découvert un total de cinq fosses, dont une commune, dans le village de Oronccoy, dans le district de Chungui, où se trouvaient les restes osseux d'une cinquantaine d'individus dont des enfants, des femmes et des personnes âgées», ont-elles indiqué dans un communiqué.

Selon les témoignages recueillis par la justice, «les victimes auraient été tuées par des membres des forces spéciales de la police nationale, appelées Sinchis», en janvier 1985, lors du conflit opposant le gouvernement à la guérilla maoïste du Sentier Lumineux.

Dans ces cinq fosses pourraient se trouver jusqu'à 60 personnes, a estimé le ministère public, précisant qu'«en raison de l'éloignement et de l'inaccessibilité du lieu, l'exhumation ne commencera pas avant le 28 août».

Depuis plus d'une décennie, les autorités enquêtent sur les lieux où seraient enterrées les victimes du conflit avec la guérilla, qui a fait 15.000 disparus selon le Comité international de la Croix-Rouge et la justice péruvienne.

Fondée en 1970, la guérilla maoïste du Sentier Lumineux a mené un violent combat contre l'Etat dans les années 1980 à 2000. Son fondateur, Abimael Guzman, est sous les verrous depuis 1992.

Ce conflit a fait environ 70.000 morts, selon une Commission vérité et réconciliation, qui estime à plus de 4.000 le nombre de fosses communes disséminées dans le pays, avec dans certaines régions, une fosse tous les trois kilomètres carrés.

Début août, la justice a remis aux proches de victimes les corps de 60 personnes, dont cinq mineurs, identifiés par leurs familles après leur exhumation de fosses communes découvertes en 2013.