La Bolivie souhaite «renouer de bonnes relations» avec les États-Unis et rétablir des relations diplomatiques à haut niveau entre les deux capitales, comme viennent de le faire Washington et La Havane, a indiqué mardi le président Evo Morales.

Recevant au palais présidentiel le chargé d'affaires américain à La Paz, Peter Brennan, le président bolivien a exprimé le souhait de «renouer de bonnes relations avec le gouvernement» américain, évoquant la nouvelle approche diplomatique de la Maison Blanche avec d'anciens ennemis, comme l'Iran et Cuba.

La Paz et Washington maintiennent des relations diplomatiques au niveau consulaire, avec des chargés d'affaires, depuis l'expulsion en 2008 de l'ambassadeur américain en Bolivie, accusé de complot, ce qui avait provoqué une réaction identique de la part des Etats-Unis.

«Quoi de mieux que les efforts déployés par notre conseiller (l'Américain Peter Brennan) pour, à l'avenir, rétablir nos ambassades?», a déclaré M. Morales.

«Avant, les États-Unis nous demandaient de ne pas avoir de relations avec Cuba et l'Iran. Maintenant, les États-Unis ont de bonnes relations avec Cuba et avec l'Iran, une surprise, et nous ne pouvons pas être en dehors de ces relations dans un contexte international important», a relevé M. Morales.

Pour sa part, le diplomate américain a indiqué ne pas être en mesure de donner une date pour la reprise de relations pleines.

«Parvenir au niveau d'ambassadeur représente une prochaine étape et je ne peux pas encore vous dire quand cela se produira, mais nous espérons pouvoir le faire», a déclaré M. Brennan.

En 2008, Evo Morales, figure de la gauche radicale latino-américaine, avait également expulsé du territoire bolivien l'Agence antidrogue américaine (DEA).

En 2013, c'était au tour de l'Agence américaine d'aide au développement (USAID), accusée de «comploter» et de poursuivre «des objectifs politiques et non des objectifs sociaux».

Présente dans ce pays andin depuis 1964, l'USAID affirme y avoir investi plus de deux milliards de dollars dans des programmes concernant, notamment, l'éducation, la santé, l'agriculture, le développement économique et la protection de l'environnement.

En décembre dernier, la Bolivie avait appelé à une réunion entre le président Morales et le président Barack Obama, mais Washington n'avait pas donné suite.