Le 12 janvier 2015 marque le cinquième anniversaire du terrible tremblement de terre qui a secoué Haïti.

Cinq ans après cette tragédie, le Centre d'études et de coopération internationale (CECI), établi à Montréal, souligne que de nombreux Haïtiens demandent la fin de «l'assistanat» et préfèrent opter pour un développement économique du pays grâce à l'aide d'investisseurs étrangers.

Le CECI a contribué à reconstruire certains quartiers de la capitale, Port-au-Prince, et a aidé ce pays ravagé par le séisme et par la pauvreté.

Même si l'organisme évalue de 80 à 90 % le pourcentage des personnes déplacées qui ont été relocalisées, la reconstruction demeure lente. L'aide internationale a permis d'accélérer la construction de l'urgence de l'hôpital de Port-au-Prince, mais pour ce qui est de la construction de maisons convenables, il y a encore du travail à faire.

«Est-ce qu'il y a lieu de dire que ces gens sont nécessairement bien logés? Non, je ne peux pas dire ça. Est-ce que ce sont des logements qui ont été construits sur une base parasismique ou antisismique? Je ne peux pas dire ça. Mais, si vous arrivez aujourd'hui à Port-au Prince, comparé à ce que c'était la situation en 2010, en 2011, vous allez constater qu'il y a eu une nette amélioration à ce chapitre», explique le chargé de projet du Centre d'études et de coopération internationale, dépêché à Port-au-Prince, Jacquelin Eugène.

«Les gens n'ont peut-être pas assez de moyens pour mettre en place tout ce qu'il faut pour avoir des maisons décentes, des maisons qui résisteraient à de nouvelles catastrophes, mais au niveau du suivi aussi de l'application des mesures qui ont été préconisées par les autorités, je pense qu'il y a une faiblesse à ce chapitre», ajoute M. Eugène.

Le CECI se pose beaucoup de questions sur l'avenir du pays. Une conférence organisée le 23 janvier au Centre Mont-Royal abordera la thématique suivante : «Cinq ans plus tard, quel modèle de développement pour Haïti doit être poursuivi?». Le CECI se questionne également sur la présence des organisations non gouvernementales (ONG) sur place.

S'il reste du travail à faire en matière de reconstruction, il en reste également en ce qui concerne l'éducation de la population.

«Il faut continuer de sensibiliser les citoyens sur ce qu'il faut faire en cas de catastrophe. Nous doutons qu'en 2015 les gens savent quel comportement avoir dans de tel cas. Dans un pays où les ressources sont rares, il faudrait sensibiliser les citoyens aux pratiques de construction sécuritaire à bas prix», explique M. Eugène.

Le 12 janvier 2010, un terrible séisme frappait Haïti. Au moins 200 000 personnes sont mortes sous les décombres; 300 000 autres ont été blessées. Un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants ont été déplacées dans des camps à l'intérieur du pays.

Le séisme d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter a été suivi de plusieurs secousses variant entre 5,0 et 5,9. L'épicentre du tremblement de terre se situait à 25 kilomètres à l'ouest de la capitale Port-au-Prince.

L'état d'urgence était déclaré trois jours plus tard pour une durée totale d'un mois.