Le Mexique a pour ainsi dire légalisé les groupes d'«autodéfense» en nombre croissant, lundi, tout en annonçant que les forces de sécurité avaient mis la main sur l'un des quatre principaux dirigeants du cartel des Chevaliers du Temple, que les miliciens combattent depuis un an.

Le gouvernement a dit être parvenu à un accord avec les leaders de ces milices pour incorporer les civils armés dans de vieilles unités militaires pratiquement oubliées appelées bataillons de défense rurale. Les groupes d'autodéfense chiffrent à 20 000 leur nombre d'hommes portant les armes.

Ces deux déclarations pourrait aider l'administration du président Enrique Pena Nieto à trouver une porte de sortie d'une situation embarrassante dans l'État du Michoacan, où des miliciens se sont soulevés en février dernier contre le règne de terreur et d'extortion des Templiers après que policiers et militaires s'eurent avérés incapables de mettre fin aux exactions.

Même avant l'annonce de l'intégration des milices, la police et l'armée toléraient largement, voire travaillaient avec celles-ci, qui sont parfois armées de fusils d'assauts que les citoyens n'ont pas le droit de posséder.

Les chefs des miliciens devront soumettre une liste de leurs membres à la Défense, et l'armée supervisera ces groupes - une structure «temporaire», dit le gouvernement. Tous pourront conserver leurs armes, du moment qu'ils s'enregistrent auprès de l'armée.

Selon le texte de l'entente, l'armée fournira en échange «tous les moyens nécessaires pour les communications, les opérations et les déplacements».

Les chefs des miliciens se sont réunis lundi pour discuter de la proposition, mais il n'était pas encore possible d'en connaître toutes les répercussions. Impossible de savoir, entre autres, si l'armée fournirait des salaires.

Lundi, toujours, les autorités ont arrêté à l'aube l'un des grands chefs des Templiers, Dionicio Loya Plancarte, alias «El Tio», ou l'Oncle.

Le secrétaire du Système national de sécurité publique Monte Rubido a précisé que le chef de cartel avait été arrêté sans qu'un coup de feu ne soit tiré. Les forces fédérales, dit-il, ont trouvé cet homme à Morelia, la capitale du Michoacan, où «il se cachait dans un placard», uniquement en compagnie d'un adolescent de 16 ans.

Loya Plancarte, âgé de 58 ans, était sous le coup d'une rançon de 2,25 millions $ US pour des accusations liées à la drogue, au crime organisé et au blanchiment d'argent. Il était considéré comme l'un des 30 parrains de cartel les plus dangereux à la fin des années 2000.